Le syndrome de l'imposteur
On m'a souvent reproché sur forums, à droite à gauche, d'être une personne prétentieuse et trop sûre de soi. Sachez que c'est entièrement faux. Si vous voulez quelqu'un qui doute sans cesse de soi, vous êtes en face de la bonne personne! J'ai mis longtemps à comprendre que je pouvais réussir à faire des choses de bien, à réussir quelque chose, à entreprendre. Et même quand j'y arrive, j'en doute encore et je me demande parfois comment j'ai fait pour y arriver. C'est ce qu'on appelle le syndrome de l'imposteur, d'où le titre.
Et ce milieu est en même temps le venin et l'antidote, car un coup, on vous fait des compliments, et puis l'autre, on vous démonte comme si vous étiez la dernière des merdes.
Pourquoi suis-je ainsi?
Je pense que cela a commencé lorsque je me suis faite virer d'une agence de mannequin à l'âge de 10 ans et demi. En fait, dès que j'ai commencé à avoir quelques formes (vraiment petite hein), on a dit à mes parents que je ne pouvais plus avoir de contrats chez les enfants, et je n'avais pas le profil pour être chez les adultes. Oh, ce n'est pas du tout de la faute de mes géniteurs, car eux voyaient cela comme un jeu pour une enfant que j'étais, et n'avaient pas compris que ça me tenait à cœur, que je m'étais prise au jeu finalement. Pour eux, la beauté n'a jamais été importante, et ils me poussaient plus à réussir dans les études.
Quand j'étais enfant, je me souviens que ma grand-mère paternelle, de qui j'étais la plus proche, me faisait littéralement admirer car elle disait que j'étais jolie. Ca énervait mes parents, qui ne voulaient pas que je devienne prétentieuse, me reposant sur mes lauriers, juste parce que j'avais un joli minois. Et donc, cet échec, juste sur des critères un peu moisis (tu es moche si tu fais moins d'1 mètre 75), je me suis retrouvée complexée. J'en ai déjà un peu parlé dans "Comment je me suis reconciliée avec mon corps".
Comment faire une adolescente percluse de complexe? Une directrice d'agence l'avait compris en une phrase. Pour la psychologie infantile, on repassera un autre jour, hein...
Mais ce n'est pas simplement au niveau physique que j'ai ce foutu syndrome. Lorsque j'ai repris mes études, par exemple, je me suis toujours étonnée de réussir mes examens. Tout au long de mes années, j'étais surprise quand je validais mes partiels. Oh, ne croyez pas que j'ai réussi haut la main. J'étais plutôt moyenne, en rattrapant parfois une matière avec une autre. Mais lorsque j'étais la bouche ouverte devant mes notes en ouvrant l'E.N.T, mes potes me disaient souvent "Logique, tu as vu ce que tu as bossé?". Oui, mais je ne m'en pensais simplement pas capable.
Justement, durant mes études, quand il a fallu prendre la parole devant tout le monde pour exposer un devoir maison, c'était l'enfer. J'ai acquis une technique qui vaut ce qu'elle vaut, je ne regardais personne, mais le fond de la salle, un point fixe au loin, puis, comme je suis myope, j'enlevais mes lunettes, au moins, je voyais tout trouble et ne distinguais pas le regard des gens.
Il en est de même quand j'ai pu décrocher tel stage ou tel emploi. J'ai toujours été estomaquée d'être choisie. Je ne me trouve jamais assez bien pour mériter l'intérêt en fait. Et c'est pourquoi pour n'importe quelle réussite que je convoite, je vais avoir parfois tendance non pas à doubler, mais à tripler mes efforts. Et, vous pourrez aisément le constater sur ce blog, car on me l'a fait remarquer, j'ai toujours tendance à me justifier pour chacun de mes choix. Alors que ce devrait être comme la Reine Elisabeth "Never complain, never explain", en tout cas pour certaines de mes décisions.
Mais que voulez-vous? Quand je suis arrivée sur la toile dans cette activité, j'ai halluciné tellement je voyais de belles femmes, et je me disais que je n'avais aucune chance. Monumentale erreur! Déjà, les gouts sont divers et variés, puis... J'ai eu la naïveté de croire que toutes utilisaient leurs vraies photos, mais aussi de constater que certaines connaissaient bien le logiciel Photoshop. Et moi, je débarquais avec mes photos merdiques prises avec un appareil numérique (un Nikon Coolpix, si je me souviens bien).
Mais même dans les moments où j'ai été en société, avec un groupe de personnes, la panique a pu me gagner, et j'avais du mal à prendre la parole. Résultat? Et bien je suis parfois passée pour une personne hautaine. Mais bon, j'en veux à certains, particulièrement quand j'ai vécu dans le Golfe de Saint Tropez, et qu'aucun de ces gens n'a pris la peine de venir ne serait-ce que m'adresser la parole de manière individuelle, me mettant directement dans la case "Pète plus haut que son cul".
Il n'empêche que j'en ai fracassé quelques uns quand j'avais droit à une réflexion, en les remettant à leur place, quand ils se pensaient intelligents en bavant des conneries plus grosses que mon cul... Il est des sujets que je maitrise quand même pas trop mal, et quand mes oreilles souffraient d'entendre des inepties sur la condition féminine, par exemple, ils avaient droit à un petit déballage historique, à des arguments réfléchis, le tout avec ma petite voix et ma gueule de merdeuse. Il est certain que tout le monde n'apprécie pas de se faire remettre à sa place par quelqu'un qui, habituellement ne l'ouvre jamais.
C'est bien pour ça aussi que j'ai renoncé il y a longtemps à avoir des "bandes de pote", car il faudrait parler à tout le monde en même temps, ce qui est source d'angoisse pour moi. Je ne suis pas une sociopathe, loin de là, mais j'ai quelques amis, triés sur le volet, car je me sens mal à l'aise autrement.
Voilà, vous savez maintenant pourquoi je me sens aussi bien avec l'écriture, seule derrière mon ordinateur, à réfléchir avec ma prose, qui vaut ce qu'elle vaut, mais qui est bien plus aisée à réaliser pour moi que de prendre la parole en public.
Contact: chlotilderastignac91@gmail.com
Mieux vaut il être introverti ou extraverti, étant donné que c'est inné il n'y a pas à en avoir honte, ni s'en vanter(même si tout le monde sait que les extravertis jalousent sous capes les introvertis) la seule chose est d'éviter les excès propres à ces 2 traits de personnalités, aller parfois contre sa nature sans l'aide de substances chimiques ou naturelles si possible.
RépondreSupprimerVous êtes introvertie et vous écrivez ça tombe plutôt bien, vous auriez aimé faire du stand up ça aurait été un peu plus compliqué.
J'ai du mal à prendre la parole devant plus de deux personnes, alors pour le stand up, on va attendre une prochaine vie.
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