Comment je me suis reconciliée avec mon corps

 

"Prends soin de ton corps, c'est le seul endroit où tu es obligé de vivre".

J'ai toujours eu des complexes, disons-le clairement. Mais, désormais, j'ai décidé de faire avec. Oh, je sais très bien que je ne rentre pas dans les canons de beauté, je ne suis pas dupe. Mais à l'heure du "body-positive", j'ai décidé de ne plus m'en faire. A moins que cela présente un réel danger pour la santé (obésité ou extrême maigreur), chaque corps est beau, et nous devons apprendre à vivre en adéquation avec celui-ci. 

Et j'ai parfois compris, un peu, voire beaucoup grâce à cette activité, que ce qui me complexait pouvait plaire. 

Tout a commencé à l'adolescence, lorsqu'au collège, on se foutait un peu de ma gueule. D'une part, je n'avais pas la bonne texture de cheveux. Oui, mes cheveux bouclent naturellement. Qu'est-ce que je n'ai pas ramassé à cause de ça! Il en a découlé que je me suis acharnée sur ma masse capillaire pendant des années à les lisser, à user de fers et autres lissages brésiliens, à dépenser un maximum d'argent en produits et appareils afin de me cramer la tignasse pour obtenir un rideau sans aucune texture. Et puis, un jour par manque de temps/ d'envie, puis un autre, j'ai été à des rendez-vous en tant que Chlotilde avec mes boucles. Et là... "Non, mais c'est sublime, ça te va beaucoup mieux". Ah bon? Et puis, il y a peu, j'ai décidé de laisser mes bouclettes vivre. C'est devenu ma force, tel Samson, et beaucoup d'autres femmes m'envient d'avoir cette touffe épaisse sur la tête. 

Pour ce qui est de ma couleur de peau, là aussi j'ai pris cher! Et tu es la fille du laitier, et tu as une couleur de lavabo. Pour bien arranger les choses, je viens de Nice, là où tout le monde se dort la pilule sur la plage d'avril à octobre. J'ai essayé de bronzer, je brûle. J'ai essayé les U.V, je brûle. Donc, j'ai renoncé, histoire de ne pas souffrir, et de ne pas me choper un mélanome à 43 ans. Et vous savez quoi? A Séoul, elles tueraient pour avoir ma peau. Donc, je me suis juste trompée de pays, c'est tout! 

Pour ce qui est de mon poids, disons le clairement, j'ai eu un gros souci de dysmorphie. Pourquoi? En, 2010, je suis montée à 74 kilos, avec un beau taille 44. Autant le dire, j'étais une boulette. Lorsque m'est venue l'idée de devenir Chlotilde Rastignac, je me suis mis martèle en tête de perdre du poids. J'ai perdu 23 kg en trois mois. Comment? En prenant des coupes faim. Ne faites jamais ça! Déjà, c'est un produit qui est interdit dans pas mal de pays, que j'ai donc chopé sur la toile. Et je vous le déconseille. Je n'arrivais plus à manger quoi que ce soit, à part deux ou trois tasses de céréales de régime par jour, je manquais de me trouver mal dès que je me levais trop rapidement. J'y ai laissé ma vésicule en 2012, puisque mon corps n'avait pas le temps d'éliminer la graisse que je perdais et m'a donc laissé des calculs dans cet organe. Je ne vous raconte pas la douleur quand je faisais une crise avant de subir l'ablation. J'étais mince! Ah oui mais je me roulais par terre, en pensant crever. Comme si ça ne suffisait pas, ce produit étant responsable de déshydratation, j'ai eu un calcul au rein. Dans le genre, ça fait horriblement mal aussi. Il a fallu m'évacuer le rocher par ultrasons, et j'ai porté une sonde double J pendant dix jours, à la suite de cette intervention, afin d'éliminer les résidus sans me rayer la vessie. Oh, à mettre, ce n'est rien, puisque j'étais sous anesthésie générale. Mais à enlever! Les pattes écartées avec un toubib qui va chercher l'objet à la pince! Je l'ai maudis! Et je vous passe l'épisode sur ma sonde urinaire... C'est un peu humiliant quand même. 

Bref, j'avais bien payé mes 51 kilos. 

Puis, j'ai mon hypothyroïdie qui s'est déclenchée. Pour vous la faire courte, j'ai été irradiée par le nuage de Tchernobyl étant gamine, et ma glande est devenue une fainéante, avec un métabolisme qui fonctionne au ralenti. Et donc, j'ai gonflé. je ne me plains pas, il y a des personnes qui prennent 25 kilos avant de s'en apercevoir. Toujours est-il que j'ai pris deux tailles de froc, passant du 36 au 40. En 2018/2019, j'étais ainsi, j'aime autant vous dire que je me détestais, même si ça n'a pas semblé affecté mon activité le moins du monde. Et oui, il faut croire qu'il y a des hommes qui aiment les formes, tant que les photos sont honnêtes, tout le monde a sa place. 

Et puis survint le Covid. Quand j'ai appris que nous étions confinés, la première chose qui m'est passée par la tête, c'est "Je vais gonfler comme une barrique". Et je me suis mise au sport. Et pas qu'un peu! Je me suis entrainée comme pour les Jeux Olympiques. J'ai commencé par courir dix minutes sur le parking en bas de chez moi, et en augmentant chaque semaine de cinq minutes, j'ai finis à une heure, et j'allais de plus en plus loin sur le sentier où j'allais. Et le pire? J'ai adoré ça, alors qu'en cours d'endurance, j'étais du genre à me planquer pour ne pas aller courir! 

Parallèlement au footing, je me faisais 200 abdos, 200 squats et 200 bras, et ce, avec des poids de plus en plus lourds. Au début, je n'arrivais plus à bouger, même plus à m'asseoir aux toilettes. Mais après, j'en ai pris l'habitude. 

Pour résumer, je n'ai jamais eu un corps aussi parfait que pendant le covid! Très utile, me direz-vous. Et puis, suite à un gros souci personnel (je vous en parlerai de manière plus développée), j'ai tout arrêté, ma tête ne suivait plus. 

Et, il y a dix jours, j'ai repris, commençant par ma petite musculation, et je compte me remettre au footing dans 3 semaine, une fois que je serais bien habituée à ce que j'appelle "mes séries". Je vais débuter ^par 30 minutes, car j'en suis capable, puis je vais augmenter de cinq minutes chaque semaine, jusqu'à pouvoir faire mon heure. Et j'alternerais un jour sur le renforcement musculaire et l'autre à courir. J'ai fait les deux en même temps chaque jour, mais ça me fatiguait beaucoup, et je ne suis plus en confinement désormais. 

Et mon alimentation? Oubliez-moi, je n'ai plus envie de me priver, sans abuser non plus, mais que voulez-vous, j'aime trop faire bonne chère!