Inversons les rôles
Ce matin, je me réveille à 7h, nous sommes un lundi. Ma femme Karine est réveillée depuis une demi heure déjà, afin de préparer le petit-déjeuner de nos enfants, Luce et Paul. Je m'appelle Eric, j'ai 43 ans et je vis à Paris. Je suis directeur commercial chez Phonetel. Tout a été vite et bien dans ma vie, je me suis marié il y a 15 ans, j'ai gravis les échelons après mon master II en droit des affaires, puis mon école de commerce. J'ai réussi comme on dit, et je fais partie désormais de ceux qu'on appelle les " + de 10K".
J'ai rencontré ma femme sur les bancs de la faculté, mais elle n'a été que jusqu'au Master, nous n'avions pas les moyens alors de payer deux écoles privées, c'est moi qui y ai été, cela va de soi. Et je ne pense pas que les femmes aient vraiment l'envie ou le besoin de faire des carrières. Travailler, certes, car elles s'occupent ainsi, et c'est rétrograde de les laisser au foyer, mais certainement pas à des postes de dirigeantes, et elles ont bien plus d'absentéisme que nous, c'est bien prouvé.
Je bois donc mon café en compagnie de mes enfants et de ma conjointe, toujours jolie malgré le temps qui passe. Il est vrai que je ne suis pas tellement à plaindre, elle fait beaucoup de sport pour s'entretenir malgré la quarantaine. Je vois certaines de ses copines qui ne se sont jamais remises de leurs multiples grossesses, avec des silhouettes bien alourdies.
Karine fait un peu la tronche, car hier soir, je lui ai expliqué, alors qu'elle se refusait à moi, qu'un homme avait des besoins à satisfaire, et je lui ai fait sentir mon érection contre son corps. Madame est soi-disant tout le temps fatiguée. Je le suis moi, alors que je travaille plus qu'elle? Boh, ça lui passera...
Je me lève, et lui propose de lui faire tourner son lave-vaisselle, elle accepte. Je l'aide un peu dans ses tâches, parfois, c'est ce qu'on appelle la parité, non?
Je me prépare gentiment, puis je file au boulot. Je prend le métro, car il y a trop d'embouteillages. il faut dire que, depuis qu'ils ont mis Hidalgo à la Mairie de Paris... Je ne pense pas qu'une femme puisse avoir ce genre de responsabilités, sauf certains postes qui devraient leur être dédiés de plein droit, comme la parité par exemple, ou certains secondaires comme la culture, ou pourquoi pas les sports...
Dans la rame, une jeune fille est assise en face de moi. Elle est bien mignonne avec sa petite jupe. Un gars s'assoit à côté d'elle, et commence à l'accoster, elle se rebelle, elle me supplie du regard. Le type devient menaçant, il est vrai, mais chacun ses problèmes, n'est-ce-pas? Et puis, on ne m'enlèvera pas de l'esprit que, si une nana ne veut pas se faire draguer, elle se couvre un peu plus dans sa tenue vestimentaire.
J'arrive au siège de l'entreprise, ma stagiaire m'a préparé le rapport pour que je le rende à la réunion de 10 h à nos principaux clients. Elle bosse bien, elle aura de l'avenir, cette petite. Mais... Elle pourrait mettre des talons, il faudra que je le lui explique, ça fait mauvais genre devant nos interlocuteurs.
La réunion démarre, et ces messieurs me font part de leurs impératifs au niveau de leurs attentes en ce qui concerne la téléphonie pour leurs salariés. Je suis vite gonflé, mais je dois faire bonne figure. Je suis songeur, car je pense à mon rendez-vous de ce midi.
L'heure du déjeuner arrive enfin, et j'ai rencard avec Julie. C'est une nénette que j'ai contacté sur Tinder, ses photos m'ont terriblement excité et j'ai bien envie de me la faire. Je la rejoins au Procope, le restaurant des révolutionnaires. Elle a 26 ans, en doctorat d'Histoire, ça lui donnera l'occasion de me faire part de se culture générale.
Elle a une petite robe bien sexy, je suis certain que cette cochonne porte des bas en-dessous, j'ose espérer au prix où me coûte le repas! Je ne suis pas un goujat et je lui fais l'honneur de l'amener manger avant, pas comme tous les petits jeunes qu'elle doit fréquenter habituellement et qui n'en ont simplement pas les moyens.
Elle me parle d'elle, je fais semblant de l'écouter, elle me dit qu'elle est ravie de tomber sur un homme divorcé et qu'elle espère enfin rencontrer le bon avec moi. J'espère que la marque de mon alliance ne se voit pas trop!
Je lui caresse la cuisse au moment du dessert et lui explique que j'ai réservé un hôtel pas loin, et que nous n'avons qu'a y aller. Elle se montre hésitante... Ah non, ma belle, tu t'imagines bien qu'au prix où ça m'a couté, ce n'est pas pour que tu fasses ta mijaurée. Je me montre un peu plus insistant et elle accepte. Elles ne savent pas résister au charme du quadragénaire à cet âge. Et puis, plus vieilles, elles sont moins appétissantes.
Je suis un peu lourd du foie gras et de l'entrecôte dont je me suis délectée, pendant qu'elle bouffait sa salade comme un petit lapin. Et oui, ma douce, quand l'été arrivera, tu devras avoir le body summer pour rentrer dans ton bikini, tandis que je serais sur mon transat à l'Ile Maurice, et que personne ne se fera la réflexion que j'ai pris un peu de bedaine.
Nous allons à l'hôtel, et je ne tarde pas à la débarrasser de ses vêtements. que c'est beau, une jeune femme! Je la retourne, et la sodomise sans lui demander son avis. Quelques larmes coulent sur son visage, tandis que je la besogne sévèrement. il faut dire que la dernière petite salope m'avait fait le coup de la grossesse, et comme elle avait des problèmes avec sa Sécurité sociale, cela m'avait couté tout de même presque 300 euros pour la faire avorter! La gamine était encore étudiante, et n'avait pas les moyens... Comme si c'était à moi de régler ce genre de problèmes! Il faut dire que j'ai du mal avec la capote, ça me coupe les sensations.
Quand j'ai fini mon affaire, je m'aperçois que Julie fait un peu la gueule. Tu m'étonnes, elle aura un peu mal au cul pendant quelques jours, mais ça lui passera. Il faut assumer le désir que l'on suscite chez les hommes. Je lui demande si elle veut me revoir, elle ne répond pas. Elle ne pourra pas me rappeler de toute manière, et ne sait pas qui je suis, j'ai un second numéro, et elle ne sait rien de mon identité, maintenant, je me méfie.
Je repasse au bureau, et je donne quelques instructions à ma stagiaire afin qu'elle finisse les dossiers que je lui ai confié. Ah ça, ma belette, tu n'en as pas fini pour ce soir! Depuis qu'avec le mouvement Metoo, on ne peut même plus les toucher, autant qu'elles se rendent utiles, sinon, je prendrais un mec la prochaine fois. Et ça l'habitue, ça lui fait de l'expérience pour l'avenir, quand elle sera en poste.
Je répond à l'invitation pour ce soir, je vais fêter les 44 ans d'un pote de l'école de commerce au bar chez Jean-Louis. C'est un after work sympathique où nous aimons bien échanger avec les amis. Karine m'appelle et me dit que Luce fait une otite. Ne serait-ce pas encore une excuse pour ne pas aller à l'école demain? Elle a 13 ans et commence à rentrer dans l'adolescence, ma fille, mon bébé. Ah si un de ces salopards pose un jour ses mains dessus... Il faut dire que les petits cons d'aujourd'hui se conduisent très mal avec les femmes!
Je lui dis de l'amener chez le docteur, elle me dit que c'est compliqué avec son boulot... Arf, ce n'est pas comme si elle avait mes responsabilités, elle n'est que clerc de notaire, merde! Et puis, ce n'est pas avec les 3000 euros qu'elle ramène par mois que nous aurions pu acheter notre appartement de 130 mètres carrés!
Je rejoins les copains au bistrot, ils sont en train de parler du cas de Rémy, qui est absent. Il faut dire que depuis que sa femme l'a quitté pour un autre mec, il n'est pas bien du tout! C'était vraiment une salope, cette Anaïs. Ok, il avait eu quelques aventures, mais de là à le quitter pour un autre! En plus, elle est partie avec un directeur de chez Atomics, le genre de type qui roule en Ferrari avec baraque à Marrakech et tout ce qui s'en suit. Non, mais dans quel état elle l'a foutu! Elle avait une gueule de salope, de toute manière, et je suis bien certain qu'elle profitait de ses voyages d'affaire pour aller baiser ailleurs. Ah, ce n'est pas ma bonne vieille Karine qui me ferait un coup aussi tordu!
Nous dragouillons toujours autant la petite barmaid, un petit avion de chasse derrière le comptoir. Oh, rien de méchant, quelques petites remarques sur sa splendide poitrine, c'est bien dommage qu'elle ait arrêté de mettre des décolletés d'ailleurs.
La soirée se termine, et je prend un Uber pour rentrer, c'est une femme qui conduit. Je lui demande si elle n'a pas peur de bosser la nuit, charmante comme elle est, en plus! Elle ne me répond pas. Le service se perd, je ne lui mettrais qu'une étoile, à cette conne.
Je rentre et je trouve Karine endormie dans le canapé du salon, elle est mignonne à m'attendre comme ça. Mais elle aurait pu mettre une des nuisettes que je lui ai offert pour son anniversaire, elle est tellement excitante quand elle en enfile une! Je n'aime pas trop ces pyjamas en licorne qu'elle met, même si ça ne m'empêcherait pas de lui faire l'amour quand même. Ah, c'est ma femme, la mère de mes enfants, donc je lui fais l'amour, à elle. Je ne vais tout de même pas lui demander de lui éjaculer dans la bouche ou de la prendre par derrière non? Et puis, c'est tellement une sainte, je l'ai connu vierge. Mais elle n'est simplement pas trop branchée cul. Vous vous rendez compte qu'elle n'a même jamais joui?
Je l'amène jusqu'à la chambre, elle se plaint d'être fatiguée, entre les courses, les gosses à gérer... Oui, mon amour, moi aussi, j'ai des journées à rallonge, regarde à quelle heure je rentre. Et ne t'inquiète pas, je te payerais des vacances en Grèce, cet été.
Je vais dans le salon, et je vais lire un peu le blog de l'autre tordue de Chlotilde Rastignac. Elle n'écrit pas trop mal, mais je suis bien certain que, si un jour, elle écrivait sur moi, elle me surnommerait le connard ordinaire.
Contact: chlotilderastignac91@gmail.com
Joli portrait, bien écrit, croqué par une femme qui connait bien les hommes ! Je suis heureux de n'avoir pas tous les traits de ce personnage qui n'est pas si caricatural qu'il n'y parait. Mais je crains d'avoir aussi quelques unsde ses traits dont je ne suis pas conscient...
RépondreSupprimerIl faudrait, en regard, que Karine décrive sa vie. Est-elle consciente qu'elle fait partie des femmes qui ont commencé comme épouses heureuses dans leur couple pour se métamorphoser ensuite en maman. Cette maman va balayer peu à peu l'épouse qui va délaisser son statut antérieur.
Ce cas n'est pas rare et parlera peut-être à une part non négligeable de vos lecteurs.
Bonjour Patrick, et merci pour votre commentaire. C'est drôle, car ce matin, je me suis dis que j'allais faire une suite, me mettant dans la peau de Karine. Cet article se veut féministe en fait, et soulève plusieurs points, comme le harcèlement, le viol qui ne dit pas son nom, mais aussi la charge mentale que subit Karine. Ce n'est pas qu'elle s'oublie, mais elle a la responsabilité de toutes les charges ménagères, et celle des gosses! Sans compter que son mari ne prend pas la peine de la faire jouir, ce qui n'encourage pas trop à une vie sexuelle épanouie. Je vous ferais remarquer que, même son cadeau d'anniversaire est destiné à la libido de son époux, c'est un comble.
SupprimerPour une fois je ne suis pas tout a fait d'accord avec vous, c'est rare pour être souigné, car tous les hommes ne sont pas tous comme cela surtout sur la partie sexe ce ne sont pas tous des obsédés sexuels, aprés il est vrai que les taches ménagères sont moins bien réparties encore que souvent ce ne sont pas les mêmes. Mais merci pour vos textes que nous lisons toujours avec grand plaisir. Continuez et bon courage pour votre livre.
RépondreSupprimerSigné Alain. J'ai oublié !
RépondreSupprimerMais je n'ai jamais dit que tous les hommes étaient ainsi, sinon dehors, ce serait American Nightmare (je vous conseille le film), mais la loi vient sanctionner ceux qui seraient tentés d'agir ainsi. Et je ne parle pas uniquement d'un obsédé sexuel, mais ce que je décris (une sodomie forcée) est tout de même un viol, sanctionnable par le droit français. Mais un adage dit "Le pire emporte le bon".
SupprimerÀ un moment j'ai trouvé le trait un peu trop grossi.
SupprimerPuis je me suis sur le fameux forum, on en a eu récemment par ex un gars qui se vantait d'avoir forcé un rapport sans préservatif, un autre qui a mis au même plan l'escort roumaine médecin assassinée et le pauvre honnête meurtrier.
Ou que dans les média mainstream, toute une caste de porcs est montée au créneau pour défendre ce bon vieux Gege Depardieu, qui ne mérite décidément pas tout cet acharnement...
Oui, hélas, nous en avons eu des illustrations... Ah le reportage sur le gros Gégé! Je n'en ai vu que des bribes passer, il faut que je je me le mate, mais avec une bassine à côté, pour ne pas vomir sur mon parquet.
SupprimerFélicitations Chlo, tu as encore franchie un cap avec ce texte digne des grands auteurs
RépondreSupprimerTu décris parfaitement le sexisme ordinaire
Tu as un vrai talent, je me régale de te écrits
Impatient de lire la suite ;)
Pouf, ça sort de mon cerveau comme ça... Un grand merci à toi, je suis honorée que tu fasses partie de mes lecteurs. Gros bisous!!!!
SupprimerJe suis ton plus grand fan ma très chère Chlotilde.
SupprimerTu vas crever l'écran
Je te l'ai déjà dit, bientôt chez Léa salame
Ladea pour illustrer tu ne texte, juste le morceau idéal !
RépondreSupprimerJ'ai commencé par celui-ci, quand j'ai compris qu'il y aurait plusieurs parties, car il m'en fallait plusieurs. Tu peux aussi écouter celui de Chilla, même si ça va sans doute moins te parler (elle est lyonnaise, et pas marseillaise), mais qui est très bien aussi, selon moi. Bisous, encore une fois.
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