Quid du réarmement démographique?

 



"Un enfant si je veux, quand je veux". Slogan féministe des années 70.

Ces jours-ci, je suis en colère. Pourquoi? Notre cher Président de la République nous a pondu une belle pépite. Ce ne sera plus des casseroles qu'il aura au cul en fin de mandat, mais une batterie de cuisine entière. Loin de moi l'idée de politiser mon discours, encore moins mon blog. Mais là, j'estime que je dois bien en parler! 

Ainsi, il a évoqué le "réarmement démographique". C'est quoi? C'est le fait de demander aux femmes de faire plus d'enfants. Pourquoi? Parce qu'on le sait, en France, la natalité est en baisse, ce qui engendrerait des soucis économiques, notamment pour ce qui concerne les retraites. Mais... 

Déjà, il faut savoir, qu'en France, nous avons des retraites par cotisation, et non par solidarité, donc si les choses ont été mal gérées, il faut regarder dans ses pompes, et non pas dans l'utérus des femmes afin de savoir si elles font assez de gosses ou non. 

Puis se pose le souci de l'écologie. Je l'ai déjà expliqué, chaque enfant à naitre va créer une emprunte carbone, non pas à l'échelle française, mais mondiale (j'en parle dans mon article "Sauvons la planète"), et je suis dans une approche Malthusienne concernant ce sujet. Ainsi, je pense que nous sommes déjà trop sur cette planète pour avoir besoin de faire encore et toujours plus d'enfants. 

Mais encore, il faudrait vraiment être une autruche et foutre la tête dans le sable pour ne pas voir que nous avons des problèmes d'emploi, notamment, mais aussi d'autres soucis économiques, notamment le logement, et je ne pense pas que les foyers aient envie de faire d'autres gosses dans ces situations. A moins que Macron ne vive sur une autre planète, il faut de l'argent pour éduquer un mioche, il lui faut une chambre, il lui faut de l'ameublement, il lui faut des vêtements... Et je ne sais pas si, parmi les femmes françaises, il y en ait beaucoup qui pondent des œufs en or, mais ce n'est pas mon cas. 

On nous demande aujourd'hui de bosser comme des hommes, on ne nous pardonne pas le moindre congé maternité dans nos curriculum vitae, comme voulez-vous que l'on continue à enfanter comme pendant le baby boom? 

Par ailleurs, je vous rappelle ou vous informe qu'il y a 3000 mineurs qui dorment dans la rue chaque soir, en France, non non, pas en Inde, donc commençons par s'occuper de ceux-ci avant de demander à en avoir encore plus. C'est aussi des jeunes qui sont placés en foyer ou en familles d'accueil, parfois dans des conditions ubuesques, sous une responsabilité de l'Etat qui n'en assume bien souvent aucune, faute soi-disant de moyens financiers, donc, là aussi, pas la peine d'en rajouter. 

On voudrait aussi nous voir avoir plus de petiots, mais, toujours dans la veine des problèmes économiques, je vous ferais remarquer que l'Education Nationale part bien en cacahuète, avec un taux d'illettrismes chez les jeunes qui bat des records, et une Ministre de l'Education Nationale qui ose nous dire qu'elle fout ses rejetons dans le privé, car il y a trop d'absentéisme dans les écoles publiques! Non mais c'est une blague? Et c'est ma concierge qui est payée pour résoudre le problème, peut-être? 

En sus, est-il utile d'ajouter que nous faisons ce que nous voulons de nos utérus? Je suis encore féconde, au cas où certains en douteraient, mais est-ce à la France de me dire si je dois faire ou refaire un gosse? Ca me rappelle de sombres heures de l'Histoire avec le slogan "Travail-Famille-Patrie", voyez-vous... Nous ne sommes pas sur Terre uniquement pour la reproduction, et il y a même des femmes qui n'en veulent pas du tout, ou parfois, qui ne peuvent pas en avoir. 

A ce propos, il a été proposé un test de fécondité pris en charge par l'Assurance Maladie à l'âge de 25 ans. Mais, au cas où cela aurait échappé à nos dirigeants, ce n'est pas à cette âge que les gens font des enfants. Pourquoi? Et bien, mes amis, il faut étudier de plus en plus tard, s'assurer d'abord un certain avenir, un logement décente pour pouvoir accueillir dignement une naissance. A contrario, le remboursement du test pour détecter l'endométriose a été refusé, tandis que ça toucherait une femme sur dix, et outre la galère que c'est d'en souffrir, c'est une des causes majeures de l'infertilité féminine, puisque cette pathologie toucherait en moyenne une femme sur dix! Et les médecins mettent en moyenne cinq ans pour la diagnostiquer. Contradictoire, vous dites? 

De manière plus générale, le quinquennat précédent devait être celui des femmes. Ah oui? En tout cas, je n'ai rien vu. Quand Schiappa nous pondait dans un bouquin que les grosses suçaient mieux, c'était très orienté sur la cause des femmes. Quand elle nous expliquait qu'elle allait agir pour lutter contre les féminicides, je n'ai rien vu non plus. Quand elle avait expliqué qu'elle allait tout mettre en place pour que cesse le harcèlement par conjoint ou ex conjoint, j'attend encore...  Et au lieu de toutes ces causes, qui sont là des urgences pour les femmes, vous, cher Gouvernants, vous venez vous occuper de savoir ce que nous faisons avec  nos utérus? 

Toujours dans cette mouvance, on nous annonce que l'intégration du droit à l'IVG comme fondamental dans la Constitution a été refusée. C'est parfait, comme ça, n'importe quel député pourra proposer de promulguer une législation abrogeant cette liberté, qui me semble plus 'importante pour les femmes. Bravo! Alors là, vous allez en avoir des naissances, mais aussi des ventes de congélateurs qui vont exploser chez Darty et celles de cintres chez Ikea. Ne me demandez pas pourquoi, c'est immonde, oui, je sais. 

Et ,non, ne venez pas me rétorquer que nous en sommes loin, quand on voit qu'explose la mouvance des "Tradi Mum" sur les réseaux sociaux, ces femmes qui, non seulement sont heureuses de rester au foyer pour s'occuper de leurs maris, faire les tâches ménagères, et pondre le plus de gosses possibles. Parfait, allez-vous me dire, car le féminisme est aussi pour une femme de faire ce qu'elle souhaite. Oui, mais ces femmes prônent aussi, outre les robes à fleurs de Laura Ingalls, le refus de l'IVG et le tout pouvoir aux époux. Et ça se passe comment, en cas de violence conjugale? On sert les dents et on approuve? Parce que la tarte aux pommes était trop molle? Et tout ceci ne se trouve pas dans les contrées reculées du Texas ou de l'Utah, mais parfois bel et bien en France! Je vous laisse, je vais aller peler mes pruneaux pour faire un gâteau, au moins, ça fera chier! 

Contact: chlotilderastignac91@gmail.com




Commentaires

  1. Vous avez totalement raison. Un gouvernement incapable de résoudre les problèmes d'éducation, de logement, de salaires etc... ne doit pas donner des leçons. Et puis c'est la liberté de chacun. Bonne soirée quand même ! Alain.

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    1. Surtout que je pense que c'est quelque chose qui touche à l'intime, au privé, au personnel. Donc, les forces régaliennes ne sont pas là pour ça. Qu'ils s'occupent déjà de ce pourquoi on les paye!

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  2. La démographie est tout de même un sujet majeur pour un pays(la décroissance ne pourra se faire sans des bras, nous devrons tous devenir paysans), et il n'y a rien d'intrusif à en parler, ou agir pour essayer de la favoriser. La politique familiale en était un parfait exemple. Par contre je vous rejoins sur le fait qu'il vaudrait mieux agir sur les raisons socio économique en cause dans cet effondrement, mais pas que.
    Toutefois je doute que si la France ne faisait plus d'enfants cela résoudrait le problème démographique mondial, étant donné qu'il se situe principalement en Afrique et en Inde, et cette réflexion venant souvent des écolos pourrait à la limite être entendable si dans le même temps ils n'étaient pas dans une logique de frontière ouverte, qui signifie de manière cynique qu'on laisse le soin aux immigrés d'être nos bras et nos cerveaux, en somme une sorte de servitude postmoderne, sans résoudre quoique ce soit à la surnatalité mondiale.
    Par ailleurs, je crains qu'un effondrement démographique entraine paradoxalement une diminution de la condition de la femme sans compter que cette diminution de la natalité en cours dans quasiment tout les pays dits développé, la Corée du Sud va disparaitre, le Japon suit la même pente, la Chine a elle aussi un énorme problème, pose des questions sur la viabilité des sociétés moderne, et pas uniquement en ce qui concerne les naissances.

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    1. Merci pour votre commentaire. Si on veut amener les femmes (oui, je sais, les hommes aussi, mais c'est encore nous qui les portons) à faire plus d'enfants, il faut alors protéger plus encore l'état de grossesse, notamment en ne pénalisant pas, par exemple, une femme qui prend un congés maternité sur son CV. Et nous sommes tout à fait d'accord, il faut résoudre les conditions socio-économiques, car il faut de l'amour pour un enfant, mais pas uniquement. Il lui faut aussi un toit, une chambre, de la nourriture, des vêtements... Et tout ça coute de l'argent.
      Vous parlez d'un problème mondiale: il y en a un gros en Chine et en Inde, qui représentent à eux deux 37% de la population mondiale, à savoir qu'il y a beaucoup moins de femmes que d'hommes, ce qui est une hérésie, de par la nature, les femmes sont normalement plus nombreuses. Or, dans ces deux pays, c'est le contraire! Pourquoi? La Chine, de par son ancienne politique de l'enfant unique, a fait que les filles étaient tués derrière la maison à la naissance, car un garçon assure un avenir stable pour s'occuper des parents âgés. Quand à l'Inde, il faut doter les filles au moment du mariage, ce qui coute une blinde. Et c'est comme ça que le sexisme arrive à déséquilibrer la démographie!
      Et c'est comme ça, qu'en Chine, par exemple, comme ils n'ont plus de femmes à épouser dans certaines campagnes, ils se rendent dans des pays plus pauvres, comme le Vietnam, pour les acheter! Pardon pour le mot, on n'achète pas un être humain, mais je n'en connais pas d'autres quand c'est ce qui se passe effectivement.

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    2. TuéEs!!! Pardon, mais je ne me relis jamais.

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  3. Comme usuellement, les commentaires insultants ne passent pas, et ce qui me fait mal au cul, ce n'est pas de faire partie de la France d'en bas, mais que certains se permettent d'être insultants, non seulement envers moi, mais aussi envers mes lecteurs qui se branlent? Mais sur un billet pareil, pas de quoi se taper une quiche! Mais l'anonymat (quoique relatif, n'est ce pas) avec lequel on se permet d'insulter les gens via la toile, chose qu'on ne se permettrait jamais IRL, dans cette vie où on doit raser les murs. Je suis une femme et j'ouvre ma gueule? Pas heureux? TRace ta route, ducon!!!!

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