La punterview d'Alain

 





"Les choses ne sont pas bonnes parce qu'elles sont anciennes; elles sont anciennes parce qu'elles sont bonnes". André Toulouse.

Alain m'a sollicité pour répondre à mon interview pour ce blog; comme usuellement, mes interventions seront en italique, tandis que les siennes seront en caractères classiques, et ce, afin de vous offrir plus de clarté. 

Déjà, merci de me contacter, c'est gentil. C'est gentil de m'avoir sollicité pour ça. 

Oui, j'aime bien lire vos écrits depuis longtemps. 

C'est gentil. Vous me lisiez déjà en 2018-2019?

Ben oui, quand vous étiez à Nice, puis je vous avais perdu de vue sur internet, et puis, en regardant, comme je regarde de temps en temps sur sexe model, j'ai retrouvé votre amie, apparemment, Isabelle, et elle vous avait en amie, donc je vous ai retrouvé en fait, comme ça. Par hasard, quoi. Sinon, depuis, je lis vos écrits et j'aime bien, honnêtement, parce que vous écrivez très très bien, et puis, c'est toujours intéressant. C'est rare de voir des gens qui ont des idées sur tout et je suis très souvent d'accord avec vous. Pas toujours, heureusement.

Ca arrive.

Ca arrive, ben heureusement! Ce serait grave! Mais c'est toujours intéressant à lire. J'aime bien.

D'accord. Et vous avez quel âge? 

75.

D'accord. Et vous avez connu ce milieu comment? 

Depuis l'âge de mes 20 ans, à peu près, dans la rue. 

Comment ça s'est passé?

Oh, ben en fait, je suis à Nice, et comme ça, dans la rue, des jeunes femmes qui me plaisaient, j'allais les voir. 

C'était où, à l'époque, à Nice? 

Oh, ben, un peu dans Nice, dans le Centre, à plusieurs endroits différents. 

C'était où? C'est intéressant, parce que je suis niçoise, quand même. 

Oui, oui je sais. Une que j'ai vu, d'ailleurs, à l'âge de 20 ans, à peu près, vers la rue Maccarani-Maréchal Foch...

Ah, vers Foch, il y avait des filles?

Oui, enfin, vers là, je sais plus, vers la rue Maccarani, à côté de la place Grimaldi. Et la rue François 1er, qui est une petite rue dans le coin, j'en voyais deux-trois là, certaines régulièrement, dont une que j'ai vu pendant ... Elle avait 20 ans en 1970, et je l'ai vu jusqu'aux années 2000 assez régulièrement.

Oh, elle a du prendre sa retraite depuis, je pense. 

Ah, ben voilà. Alors, bien sûr, elle a pris sa retraite, et je la contacte toujours, d'ailleurs. On est restés en contact, je l'appelle régulièrement, on discute un peu de tout et de rien. Et elle habite Nice, bien sûr, on se voit plus, elle a arrêté de travailler. Je la vois jamais, je sais qu'elle habite Nice, vers tel endroit, donc je la contacte par amitié. Moi, je suis un sentimentale. J'ai beaucoup de, comment dire, de respect pour ce travail et même de la tendresse, enfin, pas pour toutes, il y a des connes aussi. 

Mais après, quand j'ai eu l'ordinateur, internet, et que j'ai du m'en servir, parce que  c'était difficile pour moi à mon âge, pour ma génération, j'ai été fureter sur des sites genre sexe model, et puis, de temps en temps... Mais bon, c'est un peu compliqué sur internet. Enfin, j'en ai vu une que je vois depuis une dizaine d'années maintenant assez régulièrement vers tel endroit. Vous voyez où c'est ?

Oui, oui bien sûr. 

Voilà, je la vois régulièrement, elle a une quarantaine d'années. Mais sinon, j'ai souvent été déçu. Les photos sont fausses, souvent, la plupart du temps. Et les évaluations, n'en parlons pas. Je vous dis, celle que je connais bien, elle a au moins cinq-six fiches, je sais pas pourquoi d'ailleurs sur sexe model, différentes, et quand je vois que les gens disent "Photos réelles, photos réelles", non, je sais que c'est pas les vraies, et elle le reconnait d'ailleurs. Elle a une vie de famille et elle ne veut pas qu'on la reconnaisse. Ca me parait normal. Dans son immeuble ou ailleurs. Elle a des enfants. Je la vois assez régulièrement, mais moi, c'est pas, moi, c'est juste, comme dire... Maintenant, à mon âge surtout, je discute, pouvoir parler quand même un peu. Enfin, celle que je vous dis, la dernière, elle est espagnole, elle est pas française. 

Qu'est-ce qui vous a fait franchir le cap? 

Lequel? La première fois?

Oui. 

Oh, la facilité, sûrement. Moi, je suis relativement timide, donc c'est facile, on voit une jeune femme qui vous plait, cinq minutes après, on est dans sa chambre, et puis voilà, et puis on n'a pas de problèmes après. J'ai été marié deux fois, je le suis toujours, d'ailleurs, c'est pour ça que j'ai un peu des difficultés à appeler, faut que je sois seul, je peux pas appeler quand ma femme est là. 

C'est quoi le budget que vous consacrez à une rencontre, à peu près?

Oh, c'est pas énorme, 150, maximum 200, pas plus. Et que trois ou quatre fois par an, ça dépend. Mais je peux pas, j'ai pas les moyens d'aller dans le grand luxe, et puis, en fait, c'est pas tellement ce que je recherche. je veux une fille qui me plait, qui est jolie, et qui est capable de discuter un peu.

Donc, c'est assez peu, quand même?

Oui, c'est relativement peu, oui. Ben j'ai pas des budgets illimités non plus, puis c'est difficile. Quand je travaillais, j'allais souvent à Cannes, donc j'ai vu pas mal de filles à Cannes, comme ça, ou à Nice, surtout, mais là, retraité, à la maison, c'est difficile de dire je sors, vous comprenez bien pourquoi. 

Est-ce que vous trouvez que la situation s'est améliorée ou dégradée dans ce milieu-là? 

Ben, ça dépend si on parle de la rue ou de sexe model, ou des escortes. Moi, je trouve qu'avant, l'avantage des filles de rue, c'est qu'on les voyait avant. Mais après, c'était pas très discret de faire monter... Vous connaissez Nice, c'est un village, on trouve toujours quelqu'un qu'on connait, donc je m'étais fait gauler d'ailleurs, par un collègue de travail à faire monter une fille et aller chez elle, et la ramener, donc c'est toujours un peu embêtant. Donc, l'avantage des sites, c'est que c'est plus discret, on va à une adresse, d'ailleurs, celle que je vous dis que j'ai vu jusqu'en 2000, j'avais son téléphone, et on se donnait rendez-vous à son studio, c'était bien pratique, ça m'arrangeait plus. Mais sinon, dégradé, oui, sûrement, dans la rue, on en voit moins à Nice, il y a eu la chasse un peu à tout ça. 

Ben, à l'époque, c'était le Procureur Eric de Montgolfier qui a fait la chasse aux filles de rue.

C'est ça, oui. Là, on en voit, mais le soir, j'en vois moins. Avant, il y en avait plein dans la journée, maintenant, sur la Prom', on en voit moins. 

Oh, il y en a quelques unes...

Oui, oui, à Magnan. Mais sinon, il y en a quand même moins et puis, l'avantage des sites, c'est que c'est relativement discret. Bon, après, on tombe sur des filles qui correspondent pas aux photos, qui sont pas sympas, ça m'est arrivé. Pas gentilles, pas sympas, pas agréables, même désagréables, c'est arrivé. Alors que moi, je demande pas grand chose.

Il y a une loi qui est passée en 2016 sur la pénalisation des clients, vous en pensez quoi? 

A mon avis, c'est nul, ça sert à rien. Surtout avec les sites, encore une fois. Dans la rue, c'est sur, un homme marié, il a pas trop envie de se prendre un pv par les flics et se retrouver avec le pv à la maison, donc, dans la rue, ça a surement un peu gêné les clients, mais pas des ces sites où on va directement à la maison. Ca change pas grand chose, et puis, il parait qu'il y a très peu de verbalisation. Enfin, j'en sais rien, mais je pense pas. 

C'est pas pour demain en France, mais qu'est-ce que vous pensez de la réouverture des maisons closes? 

Dans l'idée, c'est bien, mais d'abord, aucun gouvernement ne prendra le risque de faire ça, à mon avis, avant, comme vous dites, peut-être cinquante ans, je ne le verrais pas. 

(Rires). Moi non plus! 

Vous encore, vous êtes jeune (Rires). Et le problème, c'est que, là aussi, on en renvient à la discrétion et à Nice, l'adresse sera vite connue et avec les téléphones portables, si vous rentrez dans une maison dite close, et que quelqu'un vous photographie, je pense pas que ce soit très discret, je comprend  pas à l'étranger comment ils font d'ailleurs. L'adresse sera vite connue à Nice, tout se sait. C'est petit, Nice. 

Vous avez déjà été à l'étranger pour ça?

Non, non, jamais. Les seuls endroits, c'est une fois à Marseille et sinon, Cannes et Nice. Même quand j'allais à Paris en stage, non, je n'ai pas fréquenté. Voir comme ça, oui, rue Saint-Denis, par curiosité, mais c'est tout. J'ai été abordé sur les Champs Elysée, ça, par contre, ça m'est arrivé. 

Ah oui?

Ah oui, souvent! Chaque fois que j'y suis allé, vous marchez seul sur les Champs Elysée, il y a quelqu'un qui vient vous aborder. C'est arrivé souvent.

Et quand vous choisissez une fille, qu'est-ce qui va déterminer votre choix? 

Oh, le physique en premier lieu, bien sur. 

Vous qui êtes un plus ancien, à l'époque, vous aviez accès au porno, avant internet? 

Non. J'ai jamais trop regardé. Un peu là, sur internet, mais rarement. Non, j'ai jamais été un adepte de ça. 

Racontez-nous votre meilleure rencontre. 

Oh, ma meilleure rencontre, je vous dis, c'est la jeune femme que je voyais en 1970, elle était très jolie, très mignonne et ça se passait très bien, oui. 

Et la pire? 

Oh, ben la pire, c'était il y a pas très très longtemps, un qui voulait même pas se déshabiller, désagréable, qui voulait que son fric et que je me casse, vraiment à fuir.

Vous, vous connaissez pas du tout les forums, pour ça?

Non, moi je vais que sur sexe model, lady xena ou les trucs comme ça. Mais sinon, non. Je regarde comme ça, Et puis, quand je vois une jolie photo, mais comme je vous dis, les photos, après, elles sont pratiquement toutes fausses. A part deux ou trois que je sais qu'elles sont vraies, mais sur sexe model, il y en a pas beaucoup. 

Vous avez un petit mot pour la fin?

Oh, non. Moi, je vous dit, ce que je cherche, c'est vraiment... Moi, des fois, je suis choqué par les paroles, ça, vous le marquez peut-être pas, mais les gens qui témoignent, ils manquent un peu de respect quand même... Mais le marquez pas, c'est mon avis, c'est tout.

(Rires) Si, si. 

Je vais couper là. 

FIN

Je remercie beaucoup Alain de m'avoir contacté afin de partager son opinion sur cette activité. Comme d'habitude, c'est lui qui a choisi le générique de fin. 

Vous êtes un des intervenants dans ce milieu et vous souhaitez apporter votre témoignage? Vous pouvez me contacter par mail: chlotilderastignac91@gmail.com







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