La punterview de PhilM
Mon livre en pré commande :Confessions d’une prostiputescorte – Simply Crowd (simply-crowd.com)
"Le côté déprimant des temps modernes est la fâcheuse nécessité qu'ils impliquent de la nullité des temps anciens" Boris Vian.
Aujourd'hui, c'est PhilM qui nous a fait le plaisir de venir partager une tranche de vie, et notamment de sa vision de la prostitution. Comme usuellement, mes interventions seront en italique, tandis que les siennes seront en caractères classiques.
Déjà, excusez-moi de vous rappeler aussi tard, mais j'étais avec une très bonne amie et je travaille en ce moment, et on est isolés depuis 5 jours sur un gros dossier, et donc, j'avais pas beaucoup de disponibilités pour vous appeler.
Il n'y pas de problème. Il y a pas de soucis.
Je suis assez pris en ce moment. Attendez, je vais mettre mes écouteurs, parce que ça ira mieux. Attendez, je suis en train de les démêler, ça m'évitera de tenir le portable. Donc, vous allez pas avec moi rajeunir votre moyenne d'âge des punterviews, hein!
Ben, la moyenne d'âge, elle est pas si jeune que ça, en fait (Rires).
(Rires). Attendez, je met mes écouteurs. Vous m'entendez?
Oui.
Voila, très bien.
Vous avez quel âge, à peu près?
Ah, moi je vais sur 66 ans dans peu de temps, là. Donc, ça ne va pas arranger la moyenne d'âge de vos interviews.
(Rires) Et vous avez commencé il y a combien de temps, à peu près?
Alors, dans les relations vénales, j'ai commencé à l'armée, donc j'avais 18 ans. A 18 ans, et on a fait une sortie avec des copains rue Saint Denis, parce que j'ai eu la chance de faire mon armée en région Ile de France. Et donc, j'ai été rue Saint Denis, et ça là la première fois que j'ai connu le milieu de la prostitution. Mais après, j'ai été très vite autre part, mais je vais vous raconter ça tout à l'heure, ou on commence là?
On commence, on commence.
On commence?
Oui.
Donc, voilà, j'ai commencé par la rue Saint Denis avec trois copains d'armée, j'étais le seul qui était pas puceau à l'époque, entre guillemets, parce que bon, j'ai été quelque par... J'ai eu une relation avec une de mes tantes à 15 ans, voilà, c'est bizarre, mais c'est comme ça. Et puis voilà, après, j'ai eu fréquenté quelques filles... Et puis, il y a eu l'armée, donc la première fois que j'ai sorti de l'argent de ma poche pour payer une fille, c'était rue Saint Denis et j'avais 18 ans et demi.
Ensuite, je suis arrivé dans la prostitution par le milieu du libertinage, par les clubs libertins. Donc, j'étais toujours très très proche du milieu du spectacle et je connaissais pas mal de gens dans ce milieu-là et je fréquentais forcément les clubs libertins, parce qu'il y a trois grosses clientèles, dans les années 80 dans les clubs libertins, puis il y en avais pas 36, il y en avais principalement qu'un, je vais vous en parler tout à l'heure, et donc, il y avais les politiques, les industriels et les gens du spectacle, dans le milieu du libertinage, ou les cadres supérieurs, on va dire, comme les industriels. C'était une population qui était très triée, qui fonctionnait vraiment en autarcie complète, et donc il y avais un lieu phare dans les années 80 où il fallait être et y aller, c'était le Roy René à Ville d'Avray.
J'en ai entendu parler, vaguement, mais ça date, quoi! Parce que je suis née en 84.
Je vous parle de 80, donc voyez. Pour vous dire, ça va pas rajeunir les lecteurs de vos punterviews. Donc, c'était le Roy René. Moi, j'ai connu un peu René Charrier qui était le patron, j'ai surtout connu son fils, Gérard. Rapidement, rapidement, ce club libertin a été incendié, parce qu'il y a des gens qui ont voulu récupérer les carnets, parce que René Charrier aimait bien les inventaires, donc tout était noté, les gens qui venaient... sur des cahiers, donc ils ont essayé de récupérer les cahiers, ils ont attaqué le club libertin, ça a flambé. Entre autre, il y avais quelque chose qui était formidable, je n'ai jamais revu et j'ai loupé l'exposition à Paris, parce que ça a été exposé à Paris, c'est que la femme de la soirée qui avait eu le plus d'hommes, qui avait contenté le plus d'hommes, on lui prenait une petite touffe de ses poils pubiens et on les mettait dans une sorte d'album philatélique, et donc avec son nom...
C'était cette ambiance-là de libertins, et donc ces gens qui n'allaient pas au Roy René, après, faisaient des soirées chez eux. Et donc tout ça était vraiment dans un petit cercle très très précis, et évidemment, il y a pas que des candaulistes dans les clubs libertins, il y a aussi des libertines, et des libertines qui étaient un peu on va dire dans la prostitution. Alors, c'était pas encore internet, c'était pas encore le minitel, donc c'était le bouche-à-oreille. Et puis, c'est des filles qui ne voulaient pas aller dans la rue à l'époque, parce que c'était la rue ou Madame Claude, les call-girls. Et elles étaient dans une sorte, comme disent les jeunes maintenant, de marché gris, où, de temps en temps, elles faisaient une petite passe, un petit machin si on la rémunérait.
C'est là que je suis arrivé comme ça dans la prostitution. Donc, après, moi j'ai fréquenté des soirées, j'étais très impliqué dans ce milieu-là. En plus, on était déjà, à l'époque, avec des gens qui avaient 40-50 ans, moi, j'avais 21 ans, J'étais bien foutu... Donc, je déclenchais pas mal d'envie. Et donc, on m'amenait principalement pour, on va dire, appâter d'autres personnes.
Et puis après, il y a eu très vite l'arrivée du Minitel, donc après ça a été le Minitel. Les femmes que je connaissais qui étaient des libertines, entre guillemets, sont devenues des minitélistes et ont commencé à passer leur activité, comme on dit maintenant, d'occasionnelles, et elles ont commencé à faire ça régulièrement. Donc je suis rentrée dans le bain avec elles parce que c'était des amies. Et puis après le Minitel, j'ai aussi rencontré d'autres femmes qui n'étaient pas du milieu libertin, qui voulaient faire ça dans le milieu de la prostitution.
Et puis, au fur et à mesure, je rencontrais des gens, différentes personnes. Moi, j'ai eu des très bons souvenirs de cette époque-là, et j'en ai encore de très très bons. Et puis après, ça a été internet, et puis après, ben, ça a été autre chose, parce que ça a été, on va dire, l'industrialisation de la prostitution avec les sites, avec les annuaires, avec les forums... Et je suis dans cette prostitution, entre guillemets, depuis les années 80, voilà.
je suis pas trop long, parce que je sais que ça être retranscrit après par écrit, et je pourrais en faire un bouquin. C'est pas la peine que je sois trop long.
(Rires). Comment vous sélectionnez une rencontre, à l'heure actuelle?
A l'heure actuelle?
Oui.
Moi, à l'heure actuelle, je fiche énormément, c'es-à-dire que j'ai pris le parti pris de passer ma retraite en Province. Je suis pas à Paris, je suis assez peu à Paris, parce que je ne supporte pas Paris. Donc, je fiche énormément, parce que forcément, je suis en Province, je pense que vous savez où je suis... Les lecteurs du forum savent où j'habite parce que je m'en cache pas et je suis dans une grande station balnéaire et il faut que je fasse de la route, et je peux pas me permettre pour faire des rencontres, d'aller comme ça au pif.
Donc, mes sélections, moi je n'ai pas de critères dans les filles que je choisis, ça peut être des grandes, des petites, des brunes, des blondes, des chinoises, des russes, des roumaines, des latinas... J'ai aucun critère. C'est, on va dire, un peu le coup de foudre que j'ai à regarder une annonce, de savoir comment elle travaille, par où elle va passer... Parce que je n'ai que des filles en tour autour de chez moi, j'ai pas de sédentaires. Des sédentaires, pour moi, c'est des personnes qui sont très vieilles, voilà parce qu'on est sur une moyenne d'âge ici entre 50 et 60 ans, et j'ai pas envie de rencontrer des femmes de 50-60 ans, j'ai ce qu'il faut autour de moi et j'ai une vie équilibrée entre guillemets en-dehors de la prostitution et j'ai pas envie de rencontrer des femmes qui ont le même âge que moi ou qui sont un peu plus jeunes et que j'ai autour de moi, et que je peux avoir, entre guillemets, en relation non vénale. Donc je tape sur des jeunes.
Alors, j'ai aucun complexe par rapport à ça. Bon, moi, en plus, j'essaye de m'entretenir, je fais pas mon âge, j'ai encore 40 ans dans ma tête et c'est ça qui est important.
Vous avez assisté à la loi de 2016...
Tout, le cursus, ouais, ouais.
J'ai beaucoup de choses à lire là-dessus, parce que j'ai lu mes prédécesseurs. Je pense que la France est devenue abolitionniste en 46 avec la loi Marthe Richard. Il faut expliquer ce que c'était la loi Marthe Richard à l'époque. C'était quand même une personne qui était espionne en 14-18, qui n'avait pas réussi, on va dire, à rebondir pendant la guerre 39-45, elle voulait se faire un nom, elle a pris ce créneau-là parce que c'était une ancienne prostituée qui était partie comme femme du monde avec un client et elle voulait se faire un nom. En fin de compte, c'est par opportunisme qu'on a fermé les maisons closes, parce qu'elle voulait se faire un nom, mais aussi parce que toutes les putes de bordel avaient fricoté avec les Allemands. Evidemment, on était dans l'épuration et il fallait absolument que tous ces gens-là... C'est les femmes tondues, c'est les procès, qui n'existent plus. Donc, on a fait fermé tous les bordels avec tous les gens qui dirigeaient les bordels. Et, à partir de là, on a commencé à avoir une conscience d'interdiction de la prostitution et d'abolitionnisme.
Et après, on est arrivé sur mai 68, et après mai 68, on ne pouvait pas trop en parler. On était sur la libéralisation sexuelle, on était sur une société qui... Je vais être vulgaire, mais qui baisait à couilles rabattues, avec, en plus, notre génération qui avait les premières pilules. Donc, on était vraiment dans une libéralisation à outrance.
Et puis, dans les années 2010, On a commencé à avoir, on va dire, le côté puritain des Américains. Alors, après, la prostitution n'était pas interdite, parce que jusqu'en 2010, les prostituées pouvait exercer leur métier et les clients pouvaient aller les voir. Et on s'est dit "Ah la la! Il y a un mouvement féministe qui commence à arriver, qui évolue après mai 68, et il faut absolument qu'on fasse une loi sur la prostitution". Et ça a commencé quand même en 2010-2011, la loi de 2016. Et, on réfléchis, on réfléchis, et on a dit "Ben, le meilleur moyen, c'est de pénaliser les clients". Parce que par rapports aux prostituées, ben ça va être difficile. Et donc on est arrivé au point où on avait une loi en 2013 ou en 2014, je me souviens plus, il faudra regarder, mais on avait l'interdiction du racolage, de la prostitution, mais pas la pénalisation du client.
Et ça a pas été voté, ça a été réfléchis, et on a reproduit la pénalisation du client en s'inspirant des pays abolitionnistes. C'est passé au Parlement, c'est passé au Sénat, le Parlement retoque la pénalisation du client, et on arrive de retour à l'Assemblée, et là, la pénalisation du client passe, période 2016. Et ce que je veux dire sur sur la loi 2016, c'est que c'est coté autant par des gens de droite et de gauche, comme quoi, l'abolition de la prostitution n'a pas de frontière politique. C'est-à-dire que, c'est pas parce qu'on est de gauche et dans une société libérale et qu'on essaye absolument d'avoir cette société ouverte... Ca n'empêche pas de faire l'abolition, en interdisant de faire, en pénalisant les clients. Et, en plus, cette loi a été votée, je pense que vous le savez, par un lobbying énorme du Mouvement du Nid.
Tout à fait!
Le Mouvement du Nid a fait un lobbying énorme pour arriver à cette loi. Après, en pleurant, en disant "Ah oui, mais les clients, maintenant, sont pénalisés, donc on précarise les prostituées". Je trouve ça très très fort et moi, c'est quelque chose qui me hérisse. Alors, après, cette loi ne sert à rien, parce que, quand on voit, au dernier bilan d'il y a cinq ans, Que, je crois, de mémoire, il devait y avoir 1300 contraventions, et que, si on fait un petit calcul rapide, entre nous, il y a, à peu près, 35 000 prostituées en France qui exercent, grosso modo. On enlève la moitié chaque jour, allez, on en garde 10 000 chaque jour qui pratiquent. Elles reçoivent deux clients par jour, d'accord, donc on est à ... Je suis nul en calcul mental, excusez-moi... En soi, ça fait 20 000 , en mettant qu'une prostituée travaille 300 jours par an, d'accord? Qui n'est pas, on va dire, des cadences infernales. Et ben, on arrive quand même à la fin, à 9 millions, c'est ça? 9 millions, de clients, qui ont pratiqué! Et, à la fin du compte, au bout d'une année, on a 1300 clients verbalisés. Ca sert à quoi? Ca sert absolument à rien!
C'est une loi qui fait plaisir, on va dire, à la société qui devient, en plus, putophobe, mais ça, on en reparlera peut-être à un autre moment, mais cette loi, elle est faite pour rien! Et en plus, dès le départ, vous savez qu'elle est fait pour rien, parce que les syndicats de commissaires et la justice, la magistrature, on va dire ne veut pas se faire chier avec ça, c'est trop dur à gérer, et on le fera pas. Et ce qui se passe, en fin de compte, c'est que les clients qui se font pincer, c'est ceux qui sont issus de la rue, des BMC (N.D.A: bordels militaires de campagne, donc mobiles. Désormais, les camionnettes), et sont coincés, parce qu'il y a un contrôle et un flic qui fait un peu trop de zèle.
Vous avez assisté à l'arrivée du SIDA en France, qu'est-ce que ça a changé?
Pas grand chose. Dans la prostitution, pas grand chose. Faut pas se voiler les choses, et puis, on le voit des fois sur forum, comme vous dites, Je veux dire, le teste, à l'époque, rue Saint Denis, c'est qu'on passait au-dessus du bidet ou du lavabo, on regardais comment était l'état du zigouigoui, s'il paraissait bien, c'était nature. Et ça, ça a duré très longtemps. Moi, les préservatifs dans le libertinage, je les ai vu arriver très tardivement. C'est-à-dire, au départ, c'était quand même la population homosexuelle qui était concernée par SIDA. Et tout ce milieu complètement débridé s'en foutait complètement, parce qu'on était pas avec des homosexuels. Donc, moi, entre guillemets, comme on dit maintenant, J'ai fait du nature, même largement après les années SIDA, et quand j'étais avec les personnes que je rencontrais sur le minitel, que que je savais qu'il y avait des rencontres et qui en faisaient une activité, je n'avais pas de préservatifs. Le préservatif dans la prostitution, il est arrivé vraiment, on va dire, dans les années 95. C'est là qu'il y a eu de grosses campagnes. je veux dire, c'est lié aux campagnes qu'il y a eu, le Sidaction, c'est à qu'il y a commencé à avoir une prise de conscience. Après, nous on avait aussi l'instinct de dire; ben voilà, on connait la personne, on y va sans préservatifs, c'est pas un problème.
Et il y avait quand même pas la peur de mettre enceinte une nana?
Moi, j'ai jamais eu cette peur-là. J'ai jamais eu cette peur-là, mais elle existe, mais, moi, je me suis jamais posé cette question-là. Les rapports étaient tellement francs avec les personnes, tellement honnêtes, que, ben voilà, j'avais aucune angoisse. Moi, c'est pas ça qui me freinait. Ce qui m'a freiné à un moment, c'est que, comme je l'ai dit tout à l'heure, j'étais proche du milieu du spectacle, et quand j'ai vu partir des gens, proches de moi, du SIDA, ça m'a fait réfléchir.
Ben il y a eu Elie Kakou, il y a eu Albert Delègue... Dans ces années-là, oui, il y a eu beaucoup de personnes.
Voilà, et beaucoup de gens qui ne sont pas connus médiatiquement et qui sont partis. Donc, là, ça a commencé à me pousser... Mais je me posais pas la question avec la fille que j'avais rencontré certaines fois, 30 fois, que je connaissais, et que je faisais du nature avec. Et après, j'ai eu beaucoup de chance, j'ai pas été touché par cette maladie, mais il faut aussi le remettre dans le contexte de l'époque qui était l'insouciance. Je veux dire, on était complètement insouciant par rapport à ça.
Justement, on va parler un peu des forums, comment vous avez connu les forums?
(Rires). On met une parenthèse, Chlotilde, je dis vraiment la vraie histoire, ou je suis sibyllin?
Comme vous voulez.
Alors, je vais être sibyllin, peut être non?
Comme vous voulez.
Ben alors, je ferme la parenthèse. J'ai connu le forum parce que je fréquentais une jeune femme très connue du Minitel, et qui est tombée amoureuse d'un monsieur Suisse qui avait déjà perception de ce que pouvait être la prostitution 1.0 et j'ai connu le forum comme ça. Et j'ai été un des premiers à être sur le forum, le tout premier, mais qui a été un tout petit essai. C'était pas le premier forum, le premier forum, c'était Captain 69, je sais pas si vous en avez entendu parler...
Oui, mais, j'y ai été, moi aussi, en 2013, j'étais dessus, sur Captain 69...
Ah, félicitations!
(Rires)
(Rires). Et donc, ça, ça a été les premiers forums et après, il y avait rien en France. Du coup, Youppie n'existait pas, et donc, on a commencé à vouloir faire, on va dire ces opérations de marketing et de connaissance de la prostitution avec un forum. Et donc, j'ai été sur la première édition, mais qui a presque pas duré et surtout sur la deuxième. Le seul problème, c'est que la deuxième, si je me souviens bien, si je me resitue bien, le début devait être 2002, parce que moi, je suis parti en Angleterre pour travailler. Je faisais déjà, à l'époque, pas mal de navettes entre l'Angleterre et la France, et là, je suis parti travailler en Angleterre. Et donc, forcément, j'ai participé à ce forum-là, donc deuxième version, entre guillemets, qui est la version définitive, la première était un truc d'essai et donc j'ai participé un peu, et je le dis, pour rendre service aussi, à des femmes que je connaissais qui me disaient "Oh, tout le monde m'en parle!", parce que tout le monde commençait à être sur internet, pour voir ce qui se passait. Et tout le Minitel a été au courant qu'il y avait des forums qui arrivaient, un forum qui arrivait, et donc, j'ai rendu service à quelques amies pour faire des evs, comme maintenant on dit, sur le forum.
Et donc, moi, après, j'ai pas participé à la deuxième version, j'ai commencé à participer en 2018, parce que je suis rentré en France, parce que moi, j'avais rien à foutre sur ce forum-là. Moi, ma vie, elle était en Angleterre, et j'étais plutôt sur UK Punting, que sur Escort fr, parce que j' allais de temps en temps pour voir, mais j'avais rien à y dire. Quand je rentrais en France, je voyais des gens que je connaissais, il y avait aucun intérêt. Et en 2018, j'ai décidé de prendre ma retraite, donc en France, et c'est là que j'ai recommencé le forum. Et... Je continue Chlotilde?
Oui.
Par rapport au forum et pourquoi je suis sur le forum?
Oui.
D'accord. Donc, je suis sur le forum, parce que je pense que si j'avais eu cet instrument-là quand j'avais 20 ans, même si je m'en suis très très bien sorti, la prostitution est un monde très difficile actuellement, très difficile pour le client, et très difficile pour la prostiputescorte, comme on dit. Et donc, si j'avais eu ces instruments de connaissance de ce milieu-là, ça aurait été complètement différent. Et j'essaye, d'être entre guillemets, un pédagogue. Réfléchir sur ce que c'est la prostitution aujourd'hui. Je pense que vous me lisez sur le forum et vous voyez bien que, des fois, j'avais sur des thématiques qu'on n'entend pas.
C'est vrai.
Et je pense qu'on a un rôle de pédagogie par rapport aux gens qui sont beaucoup plus jeunes, et il y a des choses, des fois, qui me hérissent, avec des gens qui essaient de faire le maitre d'école e, tapant sur les doigts sur les nouveaux, en disant "Oui, faut que tu fasses comme ci, tu fais pas comme ça, rappelle toi des règles...". Et moi, je pense que c'est pas bon. Je veux dire, il y a des modérateurs, il y a un modérateur sur ce forum, et d'ailleurs, je pense que ça doit être une spécificité suisse parce que sur Lapine (forum suisse, N.D.A), il y a un modérateur, et sur escort fr, il y a qu'un seul modérateur. Je cherche pas à expliquer pourquoi. Mais, le modérateur est là pour ça! Sur UK punting, ils sont 10 ou 12, je sais pas, pour modérer le forum....
Sur Youppie, ils devaient être 30.
Oui, voilà. donc, c'est leur boulot. Et on va pas taper sur les petits jeunes qui arrivent, qui font un truc, en disant "Oui, mais t'as pas dit comment elle faisait une fellation... ". Je trouve ça des fois ridicule de rappeler les règles. Il y a des modérateurs, on n'est pas modérateurs, donc moi, je suis sur ce forum-là pour le partage. Je sais que le dernier fil que j'ai fait vous a hérissé. On s'en est expliqué et ça m'a fait plaisir...
(Rires)
De vous avoir fait bondir sur votre clavier pour être le premier moteur sur un nouvel article "Je ne veux pas d'evs". Mais pour moi, c'est important! Ca veut dire que, quand j'ai fait ce fil-là, à mon avis, ça c'était jamais fait sur le forum, mais c'est intéressant que des gens sortent leur bilan et j'ai mis des mises en garde au départ. J'ai mis qu'une seule mise en garde au niveau du fric en disant "N'attaquez pas les gens, qu'ils dépensent 5000, 8000, 10000, 20000 euros par an sur la prostitution". On n'a pas de jugement moral par rapport à l'argent et par rapport à ce secteur qui est dans la vénalité. On a plutôt le partage comme objectif. Et c'est important! Alors, après, on peut en discuter des evs, et je pense que j'ai dit sur ce fil-là... Et je vais faire un fil là-dessus, beaucoup inspiré par rapport à ce que vous avez dit "Pourquoi je ne veux pas d'evs". Mais rien n'empêche qu'on ne veut pas parler d'une fille, de mettre simplement le lien d'une annonce! Après, les gens, ils cherchent, ils se démerdent! Et on, n'est pas obligé de répondre non plus quand on est interrogé en MP, de comment elle est, qu'est-ce qu'elle fait...
"C'est mon coup préféré", et ça empêche pas de le partager sur le forum. Après, les gens, s'ils veulent des renseignements, ben, ils se démerdent. Et moi, j'avais beaucoup confiance aux prostituées, excusez moi d'employer le mot prostituées, car je n'aime pas escorte.
Il ne me dérange pas, ce terme ne me dérange pas du tout. Même pute ne me dérange pas, en fait.
Et je fais confiance, parce que, pour moi, il y a trois qualités pour une prostituée, c'est ce que j'appelle, moi, le SPA à température idéale. Le SPA S-P-A. Donc le S de SPA comme sexe, c'est-à-dire qu'une fille qui veut faire ce métier-là doit avoir un appétence pour le sexe. je ne dis pas qu'elle doit être nymphomane, j'ai pas dit ça, mais elle doit aimer le sexe; ça c'est le premier point.
Deuxième point, c'est le pragmatisme. Si vous n'êtes pas pragmatique dans ce métier-là, vous ne réussirez pas, parce qu'il faut être tout le temps aux aguets et, dans n'importe quelle situation ou n'importe quelle personne qui va arriver devant vous.
Et le A, c'est argent. C'est argent, parce que c'est le moteur, c'est le moteur par rapport au client, et c'est le moteur par rapport à vous. Donc, il faut être hyper bien avec la vénalité et avec ce que ça veut dire moralement et ne pas avoir de sentiments, voilà. Et ça, c'est le bon moteur, c'est la bonne température idéale pour faire une bonne pute entre guillemets. Et je fais entièrement confiance aux gens pour gérer la clientèle.
Alors, après, il y a ce qu'on appelait avec des abatteuses, des nanas qui veulent faire absolument du fric et qui font n'importe quoi. Mais beaucoup de nans travaillent en faisant maintenant hyper attention, parce qu'il y a de plus en plus de cinglés dans cette société. je veux dire là, il y a quand même eu deux meurtres de prostituées en 6 mois, je veux dire, c'est quand même incroyable!
C'est aberrant!
Dans la prostitution logée, dont une fille que je connaissais et que j'avais rencontré, moi et, à chaque fois, c'est un mec qui a pété un câble, parce qu'elle ne voulait pas le recevoir, et il l'a égorgé, et l'autre soi-disant qu'il voulait la voler, mais à mon avis, ça a du mal se passer, il l'a étranglé. Je veux dire, c'est quand même in croyable, on est, en ce moment, sur un vivier de société qui va mal. Et en plus, on lit les forums, on ales putophobes qui en rajoutent un peu, en disant "Toutes les putes sont des nanas qu'il faut pas fréquenter, vous leur mettez un coup par derrière, par devant, et vous vous barrez, vous dites rien. Elles sont là pour ça. Les latinas, c'est des arnaqueuses, les roumanoïdes, c'est ceci...";
Je sais, je sais, mais moi, je défend assez les choses, mais je m'en prend plein la gueule aussi quand je l'ouvre. Surtout que moi, je suis exposée, on va m'accuser que mes photos ont dix ans, que je suis une grosse vache, que ceci, que cela... Vous voyez très bien comment ça se passe. Donc c'est vrai que, même moi, je peux pas dire tout ce que je veux, parce que j'ai une activité derrière aussi à défendre, et c'est très compliqué pour moi, mais croyez-moi, parfois, j'en pense pas moins. Et pourtant, j'y vais quand même, et je tape quand même malgré tout, mais c'est vrai que c'est compliqué et c'est aussi pour ça que je veux pas d'evs d'ailleurs, parce que je sais très bien, que, comme j'ouvre ma gueule, on peut se venger sur les evs, ça, j'en suis tout à fait consciente.
Mais tout à fait! Mais c'est à eux, aussi, de réagir. moi, j'ai réagi une fois, je ne sais pas si vous l'avez lu, ce post, dans le fameux fil "Ca fout les boules", parce qu'ils étaient dans le fichage. Moi, j'étais l'un des premiers à faire du fichage, j'étais le premier à faire un fil sur le fichage, le fichage qui était à l'époque avant les applications, parce que ça a changé énormément en deux ans. C'est pour ça qu'on vit aussi la prostitution avec notre société actuelle. Les applications comme Numbuster et Clean n'existaient pas à l'époque, et on était sur des fichiers, et on était sur les forums de sexe model, de 6 annonces, qui sont réservés au gens qui payent ces forums-là. On était que là-dessus et les fichiers qui s'échangeaient par les filles...
Et j'ai été un des premiers à parler du fichage et, à un moment, on reparle du fichage en disant "Mais c'est une honte que les filles fichent, racontent n'importe quoi sur les clients, nous fichent en disant, ben ce mec, il est sale...". Mais c'est normal! C'est normal! Parce que c'est leur moyen de défense actuel, elles ne sont que dans la prostitution logée, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas de contact, comme dans la rue, avec le client qu'elles voient en face d'elles, donc elles ouvrent la porte, et c'est en ouvrant la porte qu'elles voient le client. Donc, qu'il y ait des renseignements avant, et qu'il y ai des choses qui se véhiculent entre elles, mais je trouve ç formidable! Et il y a des putophobes qui nous expliquent "Mais c'est une honte qu'elles nous fichent!". Et pourtant, c'est les premiers à faire des evs et à dire "Oui, mais elle est sale, elle pue du cul, elle se lave pas, elle fait des fellations avec les dents...". Et c'est les premiers à se plaindre des fichiers, et nous, on les fiche sur les forums! Et je trouve ça désastreux.
Bon, après, vous pouvez le mettre ou pas, mais il y a un putophobe en chef sur ce forum, qui est pour moi un troll, parce qu'il trolle, et il vient encore d'avoir un mois et demi de bannissement, il remet par petite dose, mais ce mec-là est un pourri...
Mais il s'en prend sans cesse à moi, je sais pas si vous l'avez vu, mais il s'en prend sans cesse à moi! Je sais de qui vous parlez. A chaque fois que j'ai un projet, que j'essaye de faire un truc un peu sympa, qui est sur mon blog, et qui, au final, est gratuit, il s'en prend à moi et "je suis ridicule, et j'écris comme une adolescente et ceci, et cela". Regardez, là, j'essaie de faire des interviews, j'essaie de faire quelque chose de sympa, et gratuitement, hein, parce que c'est accessible à tout le monde, et c'est gratuit, je m'en prend plein la gueule sans cesse, sans cesse! Et c'est la fille qui a que 4 photos, et c'est la fille que ça fait 10 ans qu'elle a les mêmes photos, alors que, pas du tout, mes photos, je les ai faites au mois d'aout avant de partir de Nice... Je m'en prend la gueule, parce que, moi, je suis hyper accessible. Par contre, quand c'est un mec qui ouvre sa gueule, là, bizarrement, il la ferme! Parce qu'on dirait qu'il a peur des hommes.
Non, il la ferme, pas, parce que moi, il m'a attaqué, le problème, c'est qu'il est censuré. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais quand j'avais fait ce post qui l'attaquait directement, il a essayé de répondre, mais je pense que la personne, qui vous savez, était en veille, et il y avais la suppression de tous les postes qu'il y a eu. Même notre ami X m'avait répondu, mais je voulais le lui re répondre, mais j'avais pas pu, parce que ça avait été censuré tout de suite. Et il a essayé de rebondir sur ce que j'avais dit sur d'autres fils, mais ça avait plus aucun rapport sur ce que j'avais dit sur le début.
Oui, voilà, mais c'est sans cesse!
Mais c'est un troll! le problème, c'est que c'est un troll! Je veux dire, là, il faut pas qu'il aille trop loin, car je ferais quelque chose... Parce que, pour moi, ce mec est un troll!
Et il est clairement putophobe! Mais, de toute manière, il déteste par la même occasion les femmes. Si vous le lisez, il déteste carrément les femmes!
Il est beaucoup lu, je pense. C'est une population, c'est la montée dans une société de l'extrémisme, et vous allez me dire, quel est le rapport entre la prostitution et l'extrême droite? C'est la même chose, c'est-à-dire que c'est des mecs qui n'ont plus aucune notion de la société, qui essaient de détruire tout ce qui est à côté d'eux, qui vous font des grands discours en disant "Je lis Houellebecq, je suis un amateur de Bescherelle. Putain, faudrait qu'il l'ouvre de temps en temps, quand on voit comment il écrit! Faudrait qu'il saute la couverture et qu'il aille à l'intérieur, quoi!
Mais vous croyez quoi? Qu'il ne savais pas que j'étais Juive, pour me conseiller de lire Louis Ferdinand Céline? Que j'ai lu d'ailleurs, parce que j'ai été au lycée, hein... C'était pour quoi? C'était quels sous entendus, d'après vous? Sauf qu'il ose pas carrément être antisémite! Mais quand il arrive et qu'il me conseille de lire Céline, c'est du à quoi, d'après vous? Enfin bref...
Bien sûr, bien sûr! Et je sais pas si vous le mettre dans l'interview, parce qu'on parle beaucoup, là, Chlotilde, mais c'est aussi dans le sens de notre société, et dans le forum, forcément, c'est notre société qu'on voit en transparence. Il cherche quoi? Il cherche la polémique, il a toujours des argumentations caricaturales. Je veux dire, c'est incroyable, et c'est pour que les gens rebondissent. Il y a des gens qui, sur les controverses, rebondissent automatiquement. Moi, il y a longtemps que je l'aurais viré, mais ... Ca fait aussi partie de l'animation du forum et il y a surement des membres et des lecteurs qui sont très proches de lui et qui se retrouvent dans ce qu'il dit.
Comme je dis toujours et depuis toujours, la prostitution n'est que le reflet d'une société. Donc, si une société va mal, la prostitution va mal.
Tout à fait! Tout à fait!
On n'est plus dans les trente glorieuses.
Racontez-nous votre meilleure rencontre et votre pire rencontre.
(Rires). Alors, pour la meilleure rencontre, j'en ai des centaines, des meilleures rencontres. On va parler de l'ancien temps, vous me permettez de repartir à l'époque Minitel?
Ouais, bien sûr.
Je vais les citer, parce que je les ai déjà citées sur le forum, et puis, elles ont disparu de ce métier. Mes plus beaux souvenirs, c'est Estelle Sax qui était une rousse flamboyante, qui était complètement délurée et qui me fait penser par l'écrit à vous. C'était une nana qui écrivait très bien, je crois qu'elle a fait un bouquin, d'ailleurs, qu'on ne trouve plus. Je crois me souvenir que c'était La femme aux 2000 hommes, ou un titre comme ça, et j'ai passé des moments avec elle, mais formidables. Le plus beau cadeau qu'elle m'a fait, c'est quand, en 2001, j'ai dit je ne mettrais plus du tout les pieds dans les clubs libertins, j'en ai ras le bol de me retrouver avec les beaufs, avec la queue à la main, en essayant absolument de sauter tout le monde... Je n'en peux plus, ça devient un truc commercial, j'arrête!
Elle me dit "On le fait une dernière fois, et on va à l'Overside". Donc, on part à l'Overside, et elle me dit "Tu vois, pour ta dernière fois, je vais arriver nue devant la porte". (Rires). Et donc, elle arrive sur le trottoir, elle a commencé à se déshabiller en marchant et elle est arrivée nue devant la porte de l'Overside. Elle était connue là-bas, parce que c'était une délurée de première, elle mettait une ambiance dans le club pas possible, donc forcément, ils l'ont vu arriver nue, et donc, ils l'ont faite rentrer. Mais ça, c'est un souvenir que j'ai et qui me restera toute ma vie.
Le deuxième souvenir, allez, je vais la citer aussi, elle était très connue sur le forum, c'était J.F Hussard, ou mademoiselle Laroche, pour citer, qui était une nana qui était à moitié entre la prostitution et le porno. Et donc, elle j'adorais, elle venait vous chercher et, dans les escaliers, elle commençait. Et donc, vous vous arrêtiez à chaque palier, et elle commençait à vous faire des fellations, et vous déshabillait. Ce qui fait que vous arriviez chez elle, j'étais déjà dans un état incroyable avec tout ce qui s'était passé dans l'escalier avec forcément, la trouille que quelqu'un allait sortir d'un des appartements!
C'est ces souvenirs que j'ai. Alors, après, j'en ai aussi des très bons actuellement, en Angleterre, avec des filles d'Angleterre... Mais ç, cette époque Minitel, ou cette époque d'insouciance, qui n'existe plus actuellement, c'est mes meilleurs souvenirs.
Et le pire?
Alors, je crois que le pire, c'est en Angleterre. Il y avait un quartier, qui existe toujours, qui était colonisé par les roumaines. Il s'appelle Ilford, et donc, toutes les roumaines travaillent dans ce quartier, la police ne gérait plus rien, il y avait même des voitures ou des camions dans la rue pour faire les passes, les Anglais ont essayé d'ouvrir des bordels, mais ils y arrivaient pas... Donc, je me suis dit allez! Je vais m'encanailler là-dedans et je vais le faire, et je vais aller à Ilford. Et donc, je me balade, je me fais accoster par une magnifique roumaine, une fille jeune, très belle roumaine et on fait un accord. Mais je lui dit t'as une chambre? Elle me dit non, mais j'ai un camion, on peut faire dans le camion, je te fais un truc rapide... Je me dis bon allez j'y vais, j'étais là pour ça.
Et puis, on passe un moment ensemble, une demi-heure, et puis, un moment, elle veut sortir, et la porte était bloquée. Impossible de sortir du truc! Donc j'essaye, moi pareil, bloqué. Et donc, on commence à tambouriner, et les deux personnes qui ont ouvert de l'extérieur étaient deux flics. Et donc, on s'est retrouvés avec les deux flics. Et le problème, c'est que la prostitution est autorisée, en Angleterre, mais le crawling est interdit. Le crawling, c'est le racolage, pardon.
Oui, je connais, ouais.
Et donc, je me suis retrouvé devant les deux flics. Et les flics étaient là, et j'ai vu qu'il y avait un camion, et j'ai compris qu'ils essayaient, entre guillemets, de gérer le quartier. J'allais en prendre plein la tête! J'ai fait le français, je ne connaissais plus un mot d'anglais, donc j'ai fait le français qui connaissait trois mots d'anglais. Et là, c'est toujours bizarre, parce que la personne que vous avez en face de vous, vous parle, et vous comprenez très bien ce qu'elle vous dit, et vous, vous répondez en français, en disant je comprend pas. Bref, ils m'ont pris pour un touriste qui était en goguette, ils en avaient tellement marre que je comprenne pas ce qu'ils disaient, ils me brandissaient le contrat de contravention. Moi je disais, mais je comprend pas, vous voulez quoi? Bref, ils m'ont laisse partir et et je m'en suis sorti comme ça. mais ça, c'était un souvenir qui était quand même assez chaud.
Et vous avez un mot pour la fin?
(Rires). Pour les gens qui vont cette interview et qui vont dire que je suis un détraqué ou un obsédé sexuel, c'est pas mon cas. Je suis un philosophe, ça peut paraitre bizarre, mais je suis un hédoniste, c'est-à-dire que toute ma vie a été à la recherche du plaisir. Et ma recherche du plaisir, elle passe aussi par un équilibre dans la sexualité, parce que le plaisir le plus important, du moins pour moi, c'est la sexualité. Et la prostitution a fait partie de ma vie à cause de mon hédonisme.
Et alors, c'est vrai que c'est pas de respect pour les femmes, c'est vrai je peux passer pour un sale égoïste, c'est vrai que je peux passer pour quelqu'un qui est complètement dépravé, qui n'est pas dans les critères de la société, mais ce que je tiens à dire, c'est que j'ai toujours respecté les femmes avec qui j'ai été, voilà. Je ne comprend pas actuellement tous les réseaux de prostitution et des gamines de 14 ans qui sont dans des chambres d'hôtel et qui se prostituent. Je veux dire, le mec qui vient en face, mais qu'est-ce qu'il a dans la tête? Oui, il a une bite! Mais moi, je fais demi-tour, mais avant de faire demi-tour, je rentre dans ma voiture, et j'appelle les flics!
C'est ce qu'il faut faire!
Mais il y a des situations intolérables et les flics peuvent venir me voir, je ne crains rien. Je reprend ce que j'ai dit sur la loi qui ne sert à rien! Le flic , il me fera rien! Moi, je me suis fait contrôler deux fois sur le parking du plus grand bordel de Vendée, les flics, quand ils ont vu comment j'ai répondu, ils ont bien vu que je connaissais le truc et qu'ils allaient pas me faire peur!
C'est aussi les femmes qui sont contraintes, les femmes qui sont dans des réseaux... Je veux dire, à un moment donné, on s'en rend compte. Toutes les filles que je fréquente, et quand vous me parliez de la sélection des filles, c'est aussi d'avoir des diagnostics en amont, de savoir si elles sont vraiment indépendantes.
Et ça, c'est important, parce que la prostitution, la vraie prostitution, et mon hédonisme, moi, de client, doivent se retransmettre aussi dans la prostituée, dans son hédonisme, et dans ses plaisirs dans la vénalité.
Après, j'ai encore plein de choses à dire, Chlotilde, mais ce serait plus qu'une interview, je vous dit, ce serait un bouquin!
Ecoutez, je vous remercie et je vais couper.
FIN
Je remercie beaucoup PhilM qui a accepté de répondre à cette "punterview" sans aucune langue de bois. Comme toujours, la musique de générique lui revient, et il l'a choisi, car c'est sa chanson préférée sur la prostitution.
Vous êtes un acteur de la prostitution et vous souhaitez vous exprimer? Contactez-moi par mail : chlotilderastignac@gmail.com
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