Le paradoxe juridique en matière de prostitution

 

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"La prostitution fait partie des moyens de lutte contre les violences sexuelles". Brigitte Lahaie

Ces derniers temps, certains m'ont demandé mon avis sur ce que je pensais des décisions prises par le Gouvernement en matière de prostitution. Il est vrai que j'ai mis un peu de temps à vous répondre, car je ne me suis pas trop consacrée à mon blog, et je vous prie de m'en excuser. 

En fait, je suis un peu mitigée, car non, tout n'est pas tout noir ou tout blanc, et je ne vais pas tout rejeter en bloc non plus, ne croyez pas que je vais vous dire que ouin, ouin, ouin, les lois françaises sont trop liberticides et qu'il faut tout accorder aux clients de prostitution, ne rêvez pas non plus! 

Tout a commencé lorsqu'une loi nouvelle est intervenue en avril 2016, venant pénaliser le client de prostitution. Pour être bien claire, il ne faut même pas être client, en fait, il suffit juste de solliciter la prostitution d'autrui. Et quelle est la peine encourue? En pratique, une amende de Vème classe s'élevant à 1500 euros. En pratique, la peine encourue n'est jamais la peine réelle en matière juridique, en tout cas en France, et les prunes s'élèvent en moyenne à 60 euros, encore si l'on se fait attraper. Pas de quoi se rouler par terre en mon sens. 

Et cela ne va pas faire plaisir à certains, mais, à mes yeux, cette loi qui se voudrai abolitionniste, mais qui est en fait une législation prohibitionniste qui ne dit pas son nom, n'a fait que mettre certaines travailleuses du sexe, qui étaient déjà, hélas, dans des situations pas bien enviables, dans une précarité encore plus grande. 

Et ne venez pas me dire que je m'en fous des clients, car ce n'est pas le cas, mais, on le sait, quand vous fréquentez des escortes qui reçoivent en appartement, ou bien se déplacent, le risque de se faire choper est proche du néant. Quid des praticiennes qui exerçaient en rue? Car, quoi que vous en disiez, ce sont elles qui sont le plus à plaindre!

Puis, il y eut une QPC qui a été posée devant le Conseil Constitutionnel. Qu'est-ce que donc que cela? Je vous la fait rapide, car c'est un sujet que je développe longuement dans mon livre. En fait, cette question prioritaire de constitutionnalité est un outil juridique qui permet de remettre en cause une loi déjà existante, et ce, depuis 2008. Il va de soi que le Conseil Constitutionnel a tranché sur le fait que cette loi n'était en rien inconstitutionnelle, donc cela n'a rien changé. mais, ce que je tiens tout de même à souligner ici, c'est que cette QPC a été posée sous l'égide de plusieurs associations, dont certaines de travailleuses du sexe, donc, quand j'entend que ce texte arrange bien les prostituées que nous sommes, cela me fait juste bondir! Surtout quand on sait que nous n'avons jamais eu autant d'agressions à déplorer dans nos rangs depuis cette loi. 

Aussi, je tiens aussi à souligner encore quelques points. Tout d'abord, lorsque je lis sur forum que certains se disent inquiets pour notre sort face à cette législation, parfois, je ne peux m'empêcher de rire sous cape. Parce qu'on sait très bien comment ces personnes (pas tout, fort heureusement) s'inquiètent... 

Mais encore, il est des préoccupations que j'ai, mais où certains vont crier, là aussi, que c'est aller à l'encontre de leurs libertés. Quand on sait que la prostitution infantile est en pleine explosion en France, oui, cela m'effraie. On retrouve parfois des gamines de 13 ans au sein de réseaux de prostitution. "Ah, oui, mais on ne savait pas". Et bien, allez vous acheter des lunettes, ou faites-vous enfermer, car vous êtes juste un pédophile qui s'ignore! Combien de ces bonhommes sont entrés dans un appartement et n'ont pas fait demi tour, voyant pourtant bien que la gamine en face était mineure? Assez pour pouvoir constituer une belle porcherie! Ce qui me rassure un peu, c'est qu'il commence à y avoir une jurisprudence en la matière, avec des procès intervenant pour des sales types qui n'ont justement pas voulu faire demi tour... De quoi calmer certains gorets...

Ce que l'on ne tolère pas en Thaïlande, ou dans d'autres pays émergeants, et que l'on n'hésite pas à montrer du doigt ces pédophiles occidentaux qui se rendent là-bas afin de passer du bon temps avec des gosses, pourquoi devrions-nous le tolérer sous nos contrées? "Oui, mais... je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regardait pas". Oui, mais... allez vous acheter une paire de couilles, car vous vous êtes rendu coupable de non assistance à personne en danger, qui plus est sur un individu mineur! 

Mais aussi, il devient urgent de prendre des mesures face à une prostitution qui n'est pas libre et clairement consentie pour la personne qui l'exerce. Et ne venez pas me parler de contrainte économique, par pitié. Car, si on part du principe que le travail sexuel est un travail, alors, nous nous levons tous chaque matin pour la même raison. Seulement, quand cette activité est forcée, cela s'appelle de l'esclavage sexuel. Là aussi, combien de sales types ont vu des signes évidents de proxénétisme, et sont tout de même restés? Ils méritent, eux aussi, selon moi, des poursuites juridiques, car ce n'est ni plus ni moins que du viol! 

Il est vrai que le Gouvernement a beau jeu de renforcer, soi-disant, la lutte contre la prostitution, quand on sait que nous approchons des Jeux Olympiques, et qua la France va devoir faire bonne figure. Quoique, ça me parait compliqué, mais pour tout un tas d'autres raisons. Toujours est-il qu'il faut cacher cette prostitution que nous ne saurions voir! 

Je termine avec une musique totalement appropriée et qui est vraiment du velours à mes oreilles! 

Contact: chlotilderastignac91@gmail.com