D'où je viens (Seconde partie de mon journal de bord)

 

(Image générée avec IA)

Mon second livre en prévente: Sacrée pomme ! – Simply Crowd

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"L'être idéal? Un ange dévasté par l'humour". Emil Michel Cioran

Je descend donc Les trois étages de la Tour Eiffel comme un con, puisque les copains se sont amusés à me faire cette blague, j'en suis certain. Jezréel va me le payer cher, cet abruti. Il est plus jeune de 500 ans, certes, mais il est encore très puéril dans sa tête. Je le contacte mentalement, et il est juste hilare de son tour. Oui, sauf que maintenant que j'ai apparence humaine, j'ai du mal à respirer, et je me rend compte que je n'ai pas choisi un corps habitué à l'exercice physique, tout comme la plupart des humains occidentaux, en somme. 

Je me retrouve rapidement sur le Champ de Mars, et commence à marcher et à regarder ce que l'humain a fait de la planète bleue confiée par Le Patron, il y a fort longtemps de cela. Il y a de belles choses, comme l'architecture par exemple, mais aussi des créations que je trouve inesthétiques, comme les voitures. Que c'est laid! Et en plus, étant désormais doté d'un odorat, ça pue, mais ça pue! 

Seulement, je sais, d'après mes études en la matière à la B.P.U, qu'il est très pratique de se servir de cette caisse en fer pour se déplacer. Malheureusement, mon binôme, qui se décide enfin à retrouver son sérieux, m'explique que, malgré mes pouvoirs, je ne suis pas apte à conduire un véhicule, et qu'il faut d'ailleurs une sorte de certificat d'aptitude pour cela, que les Hommes appellent un permis de conduire.

Mais il existe un autre moyen de locomotion que les humains nomment le métro. Je trouve à l'aide de mes notes, l'entrée d'une station, en sous terrain. Je souhaite me rendre dans le XVème arrondissement, car c'est là que j'ai un hôtel de réservé, qui se nomme le Nouvel Eiffel Hôtel. C'est un peu de l'arnaque, car il n'est pas si proche que cela de la Dame de fer! 

Dans le métro, mon ventre commence à produire des bruits, et d'après mon acolyte, c'est ce que l'on nomme des gargouillements, qui sont produits par la faim. Et pour éradiquer cela, il va falloir que je mange, ce qui va aussi, en quelque sorte, me permettre de me recharger en énergie. 

Un jeune s'approche de moi dans le souterrain, afin de me demander l'heure, que je consulte mentalement, il est 20h17,  mon jeune ami. Il s'en va sans même me dire merci et en me bousculant au passage. Il est bien aimable, celui-ci! 

Je contacte encore mentalement mon associé pour lui demander où trouver de quoi me restaurer, et il me répond que ce n'est pas ce qui manque autour de moi. Je choisis une échoppe avec une enseigne lumineuse, où il est indiqué "Kebab". D'après ce que je consulte dans ma tête, c'est une spécialité turque. Et bien ,allons-y!

Je m'adresse au propriétaire des lieux, qui se nomme Kahil, marié, deux enfants, venu il y a dix ans en France pour améliorer son train de vie, s'est bien intégré, et travaille dure dans son commerce afin d'envoyer de l'argent à sa famille restée au pays. Il est poli, affable, et me demandant avec un gentil sourire ce que je souhaite. Je lui répond dans un turc parfait que je ne sais pas trop, mais que je vais prendre ce qu'il me conseille. Il me regarde un peu étrangement, en me disant que ce ne sont pas les kebabs qui manquent à Paris, pourtant! Je lui rétorque que je suis corse, et qu'il n'y pas trop de cette nourriture sur mon île. 

Je pense que je viens de commettre un impair, car il est en train de se demander comment puis-je parler un truc aussi parfait, en n'étant jamais sorti de l'île de beauté! Mais il me conseille un sandwich dans la galette, avec une sauce samouraï et de choisir une boisson. 

Il faut maintenant payer ma commande. En effet, bien que Le Big Boss ait créé une planète avec tout ce qu'il fallait pour pourvoir à tous les besoins de chaque individu, les Terriens ont décidé de créer, à leur tour, de l'argent, et, selon le sociologue Pierre Bourdieu, cet argent permettrait de canaliser la violence. J'ai l'intuition que ce n'est pas si juste que cela... 

Seulement, au moment de chercher dans le portefeuille qui m'a été fourni avant mon départ, et qui se trouvait bien fourni, je m'aperçois que celui-ci a disparu! Oh non! Je me refais mentalement mon parcours depuis la Tour Eiffel jusqu'ici et... Oh non! Sale petit morveux! C'est le gamin impoli du métro qui ma gratté tous mes papiers filigranés! J'en connais un qui aura des morpions demain au réveil! Ah le jour où Le Grand Patron avait inventé cette petite malédiction pour emmerder les humains, parait-il que les copains avaient bien rigolé! Et puis, ça va, ce n'est pas la mort... Tu ne voleras point, ça ne lui dit rien, à ce petit voyou? 

Avec un tour de mon pouvoir, je me refais une liasse de billets et j'en donne un au propriétaire des lieux. Je vais m'assoir à une table, prêt pour la dégustation de ce que sera ma première nourriture terrestre. Pour accompagner ce met, je goute  à une boisson dans un boite en fer rouge, où il est inscrit "Coca-Cola". Attend, attend, merde, ce n'est pas...? Je demande à Jezréel ce que ça contient, car je suis interdit de consommation de stupéfiants, et il me répond que cela fait bien longtemps que l'on n'emploie plus de cocaïne dans la composition de ce liquide! Je me permet donc de commencer à boire, ben cocaïne ou pas, c'est quand même bien dégueulasse et hyper sucré! 

Je commence donc à manger, mais... Ah, ça me brûle, ça pique, c'est atroce, j'ai la bouche en feu! Mais c'est quoi ce truc tout droit sorti des enfers? C'est atroce! Il faut croire que mes papilles gustatives ne sont pas faites, en tout cas pas encore, pour ingérer ce genre de choses! 

Je finis donc tout de même, histoire de ne pas connaitre la faim dans la nuit, puis me rend à mon hôtel. La dame à l'accueil, tape sur son ordinateur que je suis bien "Ange Roccielli",  me remet une carte magnétique, faite pour ouvrir la porte de la chambre, et m'explique qu'il m'en coutera 115 euros par nuit afin dé séjourner ici. Mais où est donc le temps où les humains accordaient l'hospitalité à un étranger, et se faisaient un devoir de lui offrir le gite et le couvert, sans aucune contrepartie? Bien loin, à mon avis...

Je monte dans ma chambre avec ma valise, et découvre une chambre assez étroite, avec sur le mur, des décorations célestes, et ce qui est censé représenter un ange. C'est donc comme ça que les humains nous voient? Ils sont loin du compte! Je n'ai jamais eu deux ailes dans le dos, je ne suis pas un pigeon, encore moins une auréole vissée sur le crâne, d'ailleurs, je n'ai habituellement pas de crâne! On dit que Le Boss a fait les humains à son image, cela ne veut pas dire qu'il les a fait comme LUI, mais tel qu'IL voulait qu'ils soient. Par contre, les Hommes nous ont fait tels qu'ils sont! Comme quoi, ils n'ont que peu d'imagination. 

Mon ventre se remet à gargouiller, pourtant, je me suis alimenté, je ne comprend pas... Ah oui, il faut éliminer le surplus. Je me précipite aux toilettes, et une douleur violente me traverse les entrailles, c'est ignoble, je vais mourir! Ah mais non, je ne peux pas mourir, certes, mais je ressens tout de même le mal! Ce doit être une maladie mortelle, la peste ou bien le choléra! Ce n'est pas possible autrement! 

Je suis assis sur sur ce qui sert aux humais à éliminer et ça ne s'arrête plus! C'est un geyser qui sort de mon anus! Que c'est douloureux! Patron, sauvez-moi! Jezréel, au secours, dis-moi ce qu'il m'arrive! "Ne t'inquiète pas, mon ami! Tu n'as juste pas supporté ce que tu as mangé tout à l'heure, à savoir le kebab, car malgré ton apparence terrestre, tes intestins sont encore comme neufs! Il te faut éviter tout ce qui est épicé ou pimenté, car tu ne vas pas le supporter". 

Je suis assis sur les lieux d'aisance et je transpire comme si j'allais en perdre la vie, j'implore tous les anges du Paradis de trouver un remède , à mon mal terrible! Oriel, un vieux briscard qui a dans les 45 000 ans, m'explique avec amusement que ce dont je souffre s'appelle communément ici la chiasse, et que c'est bien loin d'être ce qui a de plus terrible! Je voudrais bien l'y voir... Il m'explique qu'en mission sur Terre, du temps de l'Empereur Justinien, il avait effectivement contracté la peste, et que c'est bien plus grave. Oui, ça va, nous allons passer notre temps à comparer nos missions et nos maux, ou bien vous me trouver une potion, un onguent... Avant que j'invoque l'autre con d'en bas afin qu'il vienne me sauver de cette situation? 

Les potes me font apparaitre une boite au sol, contenant une fine couche de métal, contenant à son tour plusieurs sortes de pastilles. "Il faut que tu en prennes une et que tu la fasse fondre sous ta langue", m'explique Oriel. Je lis sur l'emballage qu'il est indiqué Imodium, de Johnson et Johnson. Je suis assez sceptique, mais tente le tout pour le tout! 

Et, en effet, 20 minutes plus tard, en temps terrestre, la douleur, ainsi que le liquide infâme qui sortait de mon corps ont totalement disparu. Mais pas l'odeur! C'est persistant, et ça pue encore plus dans ma chambre que les voitures, c'est dire! 

Je suis tout de même très fatigué, et me remet de mes mésaventures extraordinaires, en tentant de trouver le repos sur ma couche, et en pensant à ce qu'il va m'attendre demain. Mais cela pourra difficilement être pire. Enfin, c'est ce que j'imagine...

A suivre... 

Contact: chlotilderastignac91@gmail.com